Crise énergétique : les fédérations patronales alertent sur la situation des entreprises
Les indépendants, les PME et les entreprises belges ne sont pas en bonne santé et il existe un risque de dommages économiques structurels si aucune mesure n’est prise, ont alerté plusieurs fédérations patronales lors d’une audition en commission Economie de la Chambre, mercredi. La FEB, le Voka, Unizo, le SNI et l’UCM plaident pour une intervention dans le mécanisme d’indexation automatique des salaires.
Les entreprises, les PME et les indépendants souffrent de la forte hausse des prix de l’énergie et des coûts salariaux. L’impact de ces facteurs n’est d’ailleurs pas encore pleinement concret: pour de nombreuses entreprises, les contrats de fourniture de gaz et d’électricité ne seront adaptés qu’à la fin de l’année avec des coûts beaucoup plus élevés.
Etant donné que la Belgique est le seul pays d’Europe à disposer d’un système d’ajustement automatique des salaires à l’inflation, les entreprises supportent une « part sensiblement plus importante de la charge », a expliqué l’économiste en chef de la Fédération des entreprises belges (FEB) Edward Roosens.
De nombreuses entreprises sont incapables ou à peine en mesure de répercuter la hausse des prix de l’énergie et des coûts salariaux sur les consommateurs. Celles avec une consommation d’énergie moyenne subiront donc de lourdes pertes, ce qui entraînera des suppressions d’emplois et une baisse des investissements, a-t-il prédit. « Après la crise énergétique viendra le coup tout aussi sévère de la crise de compétitivité. Nous sommes face à un appauvrissement collectif de notre pays, et non négligeable: il s’agit de 40 à 50 milliards d’euros. »
Le raisonnement selon lequel les entreprises disposent de suffisamment de marges bénéficiaires pour absorber ces difficultés est « complètement absurde », a renchéri Bart Van Craeynest, économiste de la fédération patronale flamande Voka. « La rentabilité des entreprises sera durement touchée. » Il prévoit un handicap concurrentiel croissant avec des pertes d’emplois et l’arrêt des investissements.
Les employeurs regardent du côté de l’Europe qui peut mettre en place des achats groupés de gaz et le découplage des prix du gaz et de l’électricité. Mais ils remettent surtout en cause l’indexation automatique des salaires. « Nous accumulons un handicap concurrentiel et constatons ensuite des dommages économiques irréparables », selon le spécialiste du Voka. « La facture revient en grande partie aux entreprises via l’indexation mais finira par concerner tout le monde. Le choc inflationniste auquel nous sommes confrontés doit être mieux réparti dans l’ensemble de l’économie. »