Le socialiste Paul Magnette commence à trouver dangereuse la croissance des Engagés, avec qui pourtant il dit vouloir gouverner…

Contre le Raider devenu Twix: comment le PS veut contrer Les Engagés

Nicolas De Decker
Nicolas De Decker Journaliste au Vif

La croissance des Engagés est une menace pour le PS, dont certains électeurs flottants apprécient le caractère gestionnaire, et qui s’inquiètent de ses écarts verbaux.

Sur le dos de Maxime Prévot est accrochée une cible que pointent quatre adversaires jaloux, le PS, le MR, DeFI et Ecolo. Et dans ses mains Maxime Prévot tient un bouquet, que convoitent quatre promis pleins d’envie.

Ces adversaires et ces promis sont les mêmes, qui veulent à la fois flinguer et convoler. Ces quatre partis démocratiques ne sont pas dans leur meilleure forme dans les sondages. Ils sont à la fois des concurrents électoraux et des partenaires de gouvernement potentiel des Engagés de Maxime Prévot.

Or, la formation centriste, enquête après enquête, semble devenir aussi centrale que Maxime Prévot l’espérait en Wallonie, et donc presque incontournable en Belgique francophone. Les quatre promis jaloux en ont donc fait la cible de leurs dernières semaines de campagne, d’ici au 9 juin, avant de revenir à leurs promesses de coalitions à nouer après cette date.

Voici comment le PS veut contrer l’ascension des Engagés.

Plus solide que solidaire

Les sondages sont mauvais, à Bruxelles et en Wallonie, pour un PS qui, pourtant, partait déjà en 2019 d’un résultat très bas. La cause principale du déclin socialiste, c’est l’ascension du PTB. Mais celle des Engagés alimente, autrement et également, le spleen des hauts étages du Boulevard de l’Empereur. Egalement parce que les mouvements électoraux du rouge au turquoise ne sont pas négligeables. Selon l’enquête réalisée par Kantar pour Le Vif, 21% des électeurs potentiels du PS pourraient voter pour Les Engagés, ce n’est pas rien. Il y a un an déjà, Paul Magnette disait estimer à 2% les marges à aller chercher chez ceux qu’il appelait «les chrétiens de gauche».

Et autrement parce que cet électorat-là n’est pas celui que tente le PTB, que le PS tente de conserver en s’affichant progressiste, mais plutôt celui de segments plus conservateurs qui font progresser les Engagés. Des électeurs plus centristes, qui choisissent un parti moins assertif sur les valeurs mais qui fait bien croire qu’il est là pour tenir la boutique.

C’est cet électorat, plus mouvant que celui qui est parti au PTB, que doit attirer le premier terme du slogan 2024 du PS, Solide et solidaire.

Apparemment ces mouvants chercheraient du solide. Ils se préoccuperaient davantage de ce que le PS a fait que de ce qu’il dit qu’il fera. Mais ces mouvants solides s’effraient, observe-t-on au PS, des formules trop brutales. L’emphase avec laquelle les socialistes communiquent sur leur bilan ne doit, de la sorte, plus tellement épingler les «couillons» du PTB.

Elle doit surtout, désormais, rallier les plus mollassons en arrêtant de railler les couillons. Et en se montrant, au fond, plus solide que solidaire. Et en faisant des blagues un peu moins méchantes, mais aussi datées. Voila pourquoi Paul Magnette compare gentiment, dans ses récentes interviews, le CDH devenu Les Engagés au Raider devenu Twix.

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