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Pourquoi les élections communales sont une porte d’entrée en politique pour les jeunes

Le Vif

Les élections communales approchent et bon nombre de listes se présentent avec un vent de jeunesse dans leurs rangs. Le scrutin d’octobre se distingue comme une porte d’entrée cruciale pour les jeunes qui aspirent à une carrière politique. Un niveau de gouvernement local qui offre donc aux moins de 25 ans une opportunité unique de s’impliquer, contrairement aux élections fédérales, où leur représentation reste extrêmement faible.

En 2018, 8% des candidats aux élections communales en Wallonie étaient des jeunes de moins de 25 ans. Cette proportion augmentera-t-elle encore lors du scrutin du 13 octobre prochain? De nombreuses listes cherchent activement à inclure de jeunes candidats, reconnaissant l’importance de leur voix dans les affaires locales.

Une situation nettement différente au niveau fédéral. Lors des élections fédérales de 2019, le nombre de candidats de moins de 25 ans était inférieur à 3%, et aucun d’entre eux n’a été élu. Le plus jeune député, Dries Van Langenhove (Vlaams Belang), avait 26 ans. En 2024, malgré l’apparition de partis composés uniquement de jeunes, comme L’Unie, aucun candidat de la jeune génération ne siègera au fédéral.

Plus de chances d’être élus

Les jeunes ont donc plus de chances d’être élus aux communales qu’à n’importe quel autre niveau de pouvoir en Belgique. D’abord en raison du taux de rotation, explique Pascal Delwit, politologue à l’ULB : «Il est beaucoup plus élevé pour les communales que pour les autres élections en Belgique. A chaque scrutin, des places se libèrent dans toutes les communes. Ce qui laisse aux jeunes de la place sur les listes, et une chance d’être élus ». Les campagnes électorales communales sont aussi souvent moins coûteuses et demandent moins de ressources, à la différence de celles pour les fédérales et les régionales, qui exigent aussi une visibilité plus importante.

Guillaume Pierlot, candidat aux élections à Bastogne pour la première fois de sa vie, raconte avoir opté pour les communales «car elles permettent une implication directe avec les citoyens, sans l’influence des affiliations politiques, et offrent la possibilité de répondre concrètement aux besoins locaux. Ce sont des choses que je n’aurais pas retrouvé dans les autres niveaux de pouvoir».

Les élections communales comme premiers pas

Les élections communales peuvent aussi représenter un tremplin idéal dans une carrière politique. Par exemple, Guillaume Soupart, député du MR (27 ans), sera l’un des plus jeunes à siéger au Parlement wallon au cours de la législature 2024-2029. L’étudiant de l’ULB s’était avant ça fait les dents au conseil communal de Mons, où il avait été élu en 2018, alors âgé de 21 ans.

Les partis exploitent également les communales comme rampes de lancement. Le MR a déployé de jeunes candidats dans presque toutes les communes où le parti est présent. A Huy, à Ath ou à Quévy, les nouvelles recrues sont parfois âgées de moins de 20 ans. Idem au PS et au PTB.

«C’est une très bonne école politique, confirme Florent Van Grootenbrulle, bourgmestre d’Ath (PS). Je ne pourrais que conseiller aux jeunes qui veulent se lancer de le faire au niveau communal. Il vaut mieux être un vrai candidat aux communales qu’un candidat gadget aux régionales». La liste socialiste qu’il tire avec Bruno Lefebvre présente d’ailleurs deux « cadets », âgés de moins de 21 ans. «C’est important pour le parti d’avoir des jeunes engagés aux quatre coins de la Belgique pour les années futures», estime celui qui fut élu échevin de sa commune à seulement 22 ans, en 2012.

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