Résultats élections communales 2024 Molenbeek-Saint-Jean

Elections communales 2024: à Molenbeek, les résultats forcent le PS à ouvrir la porte au PTB, mais pas que

A Molenbeek, PS et PTB arrivent au coude-à-coude. Catherine Moureaux appelle à «une majorité de progrès» avec les communistes, mais il faudra inviter un troisième parti.  

Certains géants ont les pieds bien ancrés. C’est le cas de la socialiste Catherine Moureaux, à Molenbeek, qui conservera plus que probablement son siège de bourgmestre avec 4.152 voix de préférence. C’est aussi le cas de sa première échevine sortante, Françoise Schepmans (MR), qui enregistre le troisième score du scrutin avec 2.019 voix, alors qu’elle n’était plus candidate-bourgmestre. Malgré une perte de 8,3 points, le Parti socialiste reste la première force politique de la commune avec 23,1% des suffrages. Le PTB récupère, justement, 8,5 points, et 22,2% des voix.

Résultats par liste

Dirk De Block (chef de file du PTB), lui, avait annoncé vouloir faire basculer ces géantes en visant le Top 1 ce dimanche soir d’élections communales. Il échoue finalement à 870 voix de Catherine Moureaux, empochant 3.282 voix de préférence. Son rêve de maïorat avec un collège exclusivement composé de communistes et socialistes tombe à l’eau. Ce n’est pas pour autant que la première participation du PTB à un exécutif communal à Bruxelles s’envole, puisque la socialiste a appelé ce dimanche soir à «une majorité de progrès» avec les communistes.

Les voix de préférence par candidat

Trop courts pour deux

Les socialistes comptent donc 12 sièges au conseil communal, 11 pour le PTB, menant une majorité communale juste, très juste, trop juste. Les deux formations rouges rassemblent 23 sièges sur 45; un absent, un transfert, une abstention mettrait cette majorité en échec.

Il faudra donc faire appel à un troisième candidat. Le MR, troisième parti ce dimanche soir, compte 8 sièges. La Team Fouad Ahidar en compte 7. Molenbeek Autrement, de l’infatigable et controversant Ahmed El Khannouss, en rassemble 4. Ecolo, 2. Les Engagés, 1.

Une première pour le PTB… Et la Team Fouad Ahidar?

Pour rappel, avant le scrutin, Catherine Moureaux avait déjà fait les yeux doux à la Team Fouad Ahidar en proposant une alliance. Ce dimanche soir, la socialiste a laissé quelques indices sur les négociations à venir à nos collègues du Soir. «Nous voilà avec une société politique morcelée, c’est un fait, avec la prime à un vote de contestation, je pense au PTB, a la Team Ahidar, cela dans une commune, plus que beaucoup d’autres, frappée par les crises répétées, qui ont un impact socialement.»

Officiellement, la troisième composante de cet exécutif ne sera pas connue ce dimanche soir. Ce qui semble clair, c’est que le MR semble désormais mis hors-jeu par son partenaire de majorité sortante. Il faut dire que, pour les socialistes, monter en majorité avec le PTB et la Team Fouad Ahidar –deux partis inexpérimentés du pouvoir–, relève de l’exercice périlleux.

Le confort ou la modernité

L’avantage, cependant, est qu’une alliance PS-PTB-Ahidar offrirait une majorité très confortable, avec 30 sièges sur 37 au conseil communal. La piste Ecolo est également envisageable, mais le chef de file Emre Sumlu s’est montré timide auprès du Vif à ce sujet, rappelant que le score des verts a baissé par rapport au dernier scrutin. Un accord PS-PTB-Ecolo offrirait cependant 25 sièges au conseil communal.

Une majorité, plus tempétueuse, est aussi possible avec Ahmed El Khannouss qui, lui, est rompu à l’exercice du pouvoir local et garantirait 27 sièges. «Le minimum de sièges, pour une majorité, c’est 26, estime Dirk De Block. Vingt-sept, c’est mieux. Mais il est beaucoup trop tôt pour s’avancer sur le troisième partenaire.»

Un élément reste cependant à noter. Dans tous les scénarios cités, les socialistes seraient désormais minoritaires au sein du collège communal. Le PS reste leader, à Molenbeek, mais un inconfortable leader. En 2018 déjà, Catherine Moureaux avait proposé aux communistes de l’accompagner dans leur prise de pouvoir. A l’époque, le rapport de force était pourtant pleinement en faveur des socialistes. Questionné à ce sujet, Dirk De Block n’imagine pas que ce scénario puisse à nouveau capoter. «Depuis 2018, la bourgmestre a plus confiance en nous et notre programme, et les rapports de force l’obligent à plus nous écouter. Le bilan de sa majorité montre qu’elle ne peut plus continuer avec le MR.»

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