L’UVCW dénonce la situation financière « catastrophique » des pouvoirs locaux
L’Union des Villes et Communes de Wallonie (UVCW) estime que la situation financière des villes et communes est catastrophique. Son président, Maxime Daye a dénoncé ce mercredi le transfert de charges que les autorités supérieures imposent aux pouvoirs locaux.
L’Assemblée Générale de l’Union des Villes et Communes de Wallonie (UVCW) qui s’est déroulée ce mercredi à Gembloux a été l’occasion pour son président Maxime Daye de rappeler que la situation des villes et communes était particulièrement difficile, voire catastrophique.
«Nous sommes heureux qu’à l’issue du colloque inondations, la Wallonie ait débloqué une aide de 25 millions d’euros pour permettre aux communes d’acquérir des immeubles et des terrains pour préparer la reconstruction », a-t-il déclaré. « Néanmoins, les pouvoirs locaux ne représentent plus aujourd’hui que 30% de l’investissement public, contre 50% il y a dix ans.»
Transferts de charges imposés
Par ailleurs, l’UVCW dénonce également les transferts de charges que les autorités supérieures imposent aux pouvoirs locaux. Selon elle, quatre grands dossiers fédéraux sont cruciaux : les pensions, la police, les pompiers et la pauvreté. « Il nous paraît nécessaire que le principe de neutralité budgétaire envers les pouvoir locaux soit inscrit dans la loi de Réforme de l’Etat afin qu’il soit enfin respecté », a précisé Maxime Daye. « Nous revendiquons également que l’Etat fédéral rembourse en totalité le RIS versé par les CPAS. Ce n’est pas la faute d’un territoire s’il concentre la pauvreté, c’est une responsabilité collective », a-t-il encore ajouté.
Simplification et fusion
Toujours selon l’UVCW, les pouvoirs locaux sont englués dans des procédures d’un autre temps dues à la complexité des institutions, ce qui ne facilite pas la prise de décision. Un Programme stratégique transversal a été adopté en 2019 mais pour être opérationnel, il nécessite une prévisibilité et une stabilité financières qui ne sont toujours pas offertes aux décideurs locaux à l’heure actuelle.
« Simplification rime avec modernisation », ajoute Maxime Daye. « Il faut pouvoir attirer des talents, les motiver et les conserver. Or, seuls 25% des agents communaux et 15% des agents du CPAS sont statutaires. Nous revendiquons aussi une solution au dossier des pensions locales. D’ici 2026, la facture annuelle passera de 924 à 1.275 millions d’euros. »
Enfin, l’UVCW appelle à la fusion de communes, dont la taille optimale tourne autour des 15.000 habitants. La Région encourage financièrement ces fusions, en allégeant la dette communale de 500 euros par habitant, avec un plafond de 20 millions d’euros par entité fusionnée. « Grâce à une dotation plus importante, une assiette fiscale plus vaste et des économies d’échelle, des moyens financiers supplémentaires permettront d’amplifier l’action locale pour le bien-être des citoyens », a conclu Maxime Daye.
Economies structurelles
Le ministre-président wallon Elio Di Rupo, présent mercredi à Gembloux, s’est dit bien conscient des difficultés rencontrées par les pouvoirs locaux mais il a rappelé que la crise sanitaire et les inondations de 2021 ont déjà coûté sept milliards à son gouvernement. Il doit poursuivre ses économies structurelles de 150 millions supplémentaires par an mais un Plan de relance de 2,5 milliards d’euros est malgré tout sur les rails.
« Nous investissons pas moins de 300 millions d’euros dans nos territoires locaux » a-t-il expliqué. « Ces moyens permettront de lutter davantage contre la fracture des territoires, et d’aider tant les territoires urbains que ruraux. Des moyens financiers ont été dégagés notamment pour la rénovation énergétique des logements privés et des bâtiments publics. Plus d’un milliard d’euros est réservé à cet effet dans le Plan de relance. Le gouvernement s’est aussi doté d’une ambitieuse stratégie de développement cyclable à hauteur de 450 millions d’euros », a-t-il conclu.
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