Catherine Moureaux sur la politique d’asile: « C’est la Flandre qui dicte l’agenda »
La politique du secrétariat d’État à l’Asile et la Migration est dominée par l’agenda flamand, a affirmé jeudi matin la bourgmestre socialiste de Molenbeek, Catherine Moureaux. Ce secrétariat doit disparaître et ses compétences doivent revenir dans le giron de l’Intérieur, a-t-elle ajouté dans l’émission Matin Première sur la RTBF.
On a créé ce secrétariat d’État il y a une quinzaine d’années et depuis c’est la Flandre qui dicte l’agenda. Ce qui régit, aujourd’hui, la politique d’asile et de migration en Belgique, c’est la scène politique flamande », a déploré Catherine Moureaux. « Je souhaiterais qu’on n’ait plus ce secrétariat; qu’on le réintègre dans le giron de l’Intérieur et qu’on ait un ministre de l’Intérieur responsable, qui est au kern, et qui exerce des missions qui ne sont pas que l’asile et la migration », a-t-elle poursuivi en dénonçant « les jeux politiciens flamands qui ne conviennent pas ».
« On doit l’asile et on ne le donne pas. C’est une honte qu’on n’arrive pas structurellement, en Belgique, à assurer ce rôle de refuge. En offrant un abri (aux demandeurs d’asile qui dorment dehors devant le Petit-Château malgré la vague de froid qui touche le pays, ndlr), j’ai suppléé aux fautes du fédéral dans ce dossier et ce n’est pas la première fois », a encore pointé la bourgmestre de Molenbeek.
Le bras de fer entre le fédéral et la commune bruxelloise dure depuis des mois, les autorités molenbeekoises ayant refusé qu’un centre, ouvert temporairement pour accueillir des réfugiés ukrainiens, se transforme en centre permanent devant accueillir 600 personnes. « Le fédéral maltraite ma commune qui abrite déjà un centre Fedasil. Demander un plan de répartition de ces centres, c’est juste légitime », a conclu Catherine Moureaux.