« Pas de nouvelle réforme de l’Etat sans débat sur le financement de Bruxelles »
On peut revoir l’architecture institutionnelle du pays dans le contexte d’une réforme de l’Etat qui interviendrait d’ici le milieu de la décennie. Mais il faut alors pouvoir ouvrir le débat sur la loi de financement pour garantir à la Région bruxelloise et à ses communes un financement juste des nombreuses missions qu’elles assument notamment en tant que Région-capitale, a affirmé samedi le président du parlement bruxellois, Rachid Madrane (PS).
Celui-ci s’exprimait en fin de matinée, à Tour et Taxis, devant un parterre de personnalités notamment politiques, réunies à l’occasion de la Fête de l’Iris. Les deux dernières éditions de cet événement festif avaient été annulées en raison de la pandémie de Covid 19. « Il serait inconcevable qu’en vue de la grande réforme de l’Etat qui se préparera en 2024 pour permettre une répartition plus claire des compétences et des institutions plus simples, on discute de l’avenir de Bruxelles sans que les Bruxellois aient leur mot à dire. Il serait tout aussi inimaginable que se dessine un projet qui ne respecterait pas le droit des Bruxellois à être maîtres de leur propre destin », a déclaré le président du parlement bruxellois. Selon lui, les seules réformes acceptables sont celles qui sont respectueuses du fait bruxellois et qui améliorent la vie des habitants de la Région-capitale.
Rappelant l’atout que représente Bruxelles, en tant que poumon économique dont toutes les régions tirent profit, et sa place stratégique à l’échelon international, M. Madrane a souligné que la dynamique de « ce trait d’union fort entre les différentes communautés du pays » rayonnait bien au-delà de ses 19 communes. « C’est pourquoi Bruxelles doit pouvoir établir une coopération structurelle avec sa périphérie wallonne et flamande », à travers l’instrument qui a été prévu à cet effet par la sixième réforme de l’Etat: la communauté métropolitaine, a-t-il dit.
« Dans une ville toujours plus plurielle, Bruxelles aura à construire une nouvelle démocratie urbaine autour d’un projet de Ville agrégeant les différences et les envies de chacun habitant de la Région. C’est une des ambitions des Etats Généraux qui se dérouleront à l’automne », a déclaré pour sa part le ministre-président Rudi Vervoort (PS). « C’est aussi un enjeu institutionnel. Les réformes de l’Etat à venir doivent être l’occasion pour la Région bruxelloise de simplifier sa structure institutionnelle dans l’intérêt de tous… C’est avec en tête l’intérêt de ses habitants que Bruxelles prendra part à la réflexion relative aux réformes institutionnelles. Sans réflexe régionaliste de repli, mais en demandant les moyens d’améliorer Bruxelles, dans l’intérêt de ses habitants et de ceux qui y passent du temps, pour travailler, étudier, se détendre… », a-t-il ajouté.
Rudi Vervoort a aussi dressé un bilan de l’action de l’exécutif bruxellois à deux ans du terme de la législature. Au-delà des mesures de soutien à l’économie face à la crise, celui-ci a investi plus de 250 millions d’euros dans les quartiers, avec les communes comme partenaires privilégiés pour renforcer les zones urbaines les plus précarisées. La mobilité bruxelloise est davantage apaisée et les transports publics accessibles et abordables, grâce notamment à la mise en œuvre de la Ville 30, à la construction de 50 km de pistes cyclables, aux investissements ininterrompus pour la STIB, au tarif préférentiel pour les jeunes de 12 à 25 ans à un euro par mois.
Chaque année, l’équivalent de deux terrains de football de nouveaux espaces verts sont selon lui aménagés; la rénovation énergétique du bâti s’accélère pour réduire la consommation d’énergie et le CO2 avec un système de primes unifié. Il y a toujours plus de Bruxellois à l’emploi. Le gouvernement a accéléré la mise au travail des nouveaux chercheurs d’emploi, grâce à un renfort des équipes d’Actiris mais aussi de nouveaux services. Il y a plus d’emplois dans l’économie sociale, avec de 30 millions d’euros pour permettre à 1.200 Bruxellois supplémentaires d’y décrocher un emploi, de meilleures conditions de travail pour 20.000 travailleurs du non-marchand grâce un nouvel accord…
Toujours d’après Rudi Vervoort, le gouvernement bruxellois fournit un effort sans précédent pour offrir des logements accessibles et de qualité. Le budget logement de la Région a été augmenté de 500 millions d’euros supplémentaires sous cette législature dont 190 millions dédiés aux nouvelles mesures du plan d’urgence logement.
Enfin, le gouvernement régional a mis en place une transition économique responsable et durable au profit des citoyens et des entreprises. Et cela après avoir consacré plus de 750 millions d’aides et soutiens économiques aux secteurs en difficulté suite à la pandémie.
Le vice-président du parlement, Guy Vanhengel (Open Vld), a quant à lui plaidé pour que le 8 mai devienne un jour férié légal et payé, pour commémorer la victoire de la démocratie sur le fascisme.
La cérémonie officielle d’ouverture de la Fête de l’Iris s’est tenue en présence du gouvernement régional au complet et de très nombreux députés bruxellois, mais aussi de personnalités d’autres entités du pays, entre autres les ministres-présidents wallon Elio Di Rupo et de la Fédération Wallonie-Bruxelles Pierre-Yves Jeholet, des ministres fédérales Karine Lalieux et Zakia Khattabi, de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Caroline Désir et Valérie Glatigny, de la Communauté flamande Benjamin Dalle, des présidents du parlement wallon Jean-Claude Marcourt et du parlement de la Communauté germanophone Karl-Heinz Lambertz.
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