Master en médecine : Magnette prêt à constituer une majorité alternative, Bouchez réagit
Le président du PS s’est dit prêt à constituer une majorité alternative en Fédération Wallonie-Bruxelles, si le MR refuse de voter en faveur du Master en médecine à l’UMons. Pour Georges-Louis Bouchez, « les majorités alternatives ne sont jamais une bonne idée ».
Moi j’irai jusqu’au bout, et je le dis: s’il le faut, nous voterons avec une majorité alternative au Parlement de la Communauté française, parce qu’on ne peut pas empêcher le Hainaut de se développer », a affirmé M. Magnette, interviewé dans l’émission « Signature » de RTL-TVi.
« J’espère que le MR pourra revenir à la raison et comprendre qu’on ne peut pas bloquer tout seul un dossier pour lequel il y a un consensus absolu » dans le Hainaut, a ajouté celui qui est aussi bourgmestre de Charleroi.
Paul Magnette met en avant « le manque cruel de médecins » en Wallonie et le fait que la Région n’abrite actuellement qu’une faculté organisant le master de médecine. Il rappelle aussi la demande de l’université de Namur de pouvoir former des généralistes.
Valérie Glatigny a mis le feu aux poudres la première
Début février, la ministre de l’Enseignement supérieur Valérie Glatigny (MR) s’est opposée aux demandes des deux universités, mettant en exergue que la création de ces cursus ne permettrait pas de former davantage de médecins, étant donné le contingentement des études de médecine. Elle a justifié également son choix par des arguments financiers, craignant une augmentation des coûts pour une entité fédérée qui a déjà du mal à joindre les deux bouts mais aussi un impact financier sur les autres institutions universitaires, l’enseignement supérieur fonctionnant selon un principe d’enveloppe fermée.
Début mars, face à l’absence de consensus, le gouvernement de la FWB a dû reporter le point concernant les habilitations dans l’enseignement supérieur. Pour rappel, la majorité au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles est constituée du PS, du MR et d’Ecolo. Dans l’opposition, Les Engagés et le PTB appuient la demande des deux universités.
Bouchez: « Les majorités alternatives ne sont jamais une bonne idée »
« Les majorités alternatives ne sont jamais une bonne idée. Je m’y suis toujours refusé. Une majorité alternative sur la suppression de la sortie du nucléaire serait absurde par exemple », a tweeté le président du MR Georges-Louis Bouchez. « J’invite au calme, sang froid et travail au sein des majorités gouvernementales. »
Pierre-Yves Jeholet invite les partenaires à « garder leur sang froid »
Le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles Pierre-Yves Jeholet (MR) a invité jeudi ses partenaires de gouvernement à garder leur sang froid au sujet de l’affectation du master en médecine pour permettre la gestion des nombreux dossiers encore sur la table.
M. Jeholet était interrogé par « La Première », quelques heures après la menace du président du PS Paul Magnette de voter l’organisation d’un master de médecine à l’Université de Mons à l’aide d’une majorité alternative.
« ‘La bonne question n’est pas de savoir s’il y aura un master à Namur ou à Mons mais si le système de l’enseignement supérieur en Fédération est viable à terme. Le système est vicié au niveau des habilitations car l’Ares, composée de représentants des établissements de l’enseignement supérieur, est juge et partie. Ce sont eux qui déposent les habilitations et les décident… Il y a donc trop d’habilitations et cela dilue les moyens pour les étudiants et pour engager davantage de profs », a commenté le ministre-président.
Aux yeux de Pierre-Yves Jeholet, personne ne gagnerait au jeu d’une majorité alternative qui serait source d’une « explosion dans la vie politique, y compris fédérale ». Le ministre-président de la Fédération a par ailleurs souligné, dans le contexte de la grogne syndicale au sujet de la perspective d’une évaluation des enseignants, que le Pacte d’Excellence qui l’envisage a fait l’objet d’une large concertation.
« S’il y a encore des fenêtres à améliorer, on le fera, mais ce dispositif doit être vu comme une opportunité car au coeur de ce projet il y a l’encadrement, la formation, l’amélioration continue de nos enseignants…. Sans que ce soit une fin en soi, on ne peut avoir un dispositif qui ne sanctionne pas l’enseignant qui ne veut absolument pas s’améliorer », a-t-il affirmé.