Crise à Gand après les communales 2024 : les socialistes refusent de s’allier à la N-VA, Joris Vandenbroucke démissionne de la présidence locale de Vooruit
Les libéraux, en alliances avec Vooruit lors des élections communales, ont trouvé un accord avec la N-VA. Mais les membres de la section gantoise de Vooruit ont rejeté cette alliance, ce qui a provoqué la démission du président de la section locale de Vooruit. Au tour de Groen de prendre l’initiative de former une majorité.
A Gand, les libéraux, qui se présentaient sous la liste VOOR GENT avec les socialistes lors des élections communales, ont approuvé un accord avec la N-VA. Les membres libéraux du parti ont approuvé cet accord à 97,5%.
Mais les socialistes gantois ont rejeté cet accord: bien que 56 % des membres socialistes ont de fait approuvé l’accord proposé, 44% l’ont refusé, mais une majorité des deux tiers est nécessaire. « Après un débat ouvert et très approfondi, nous n’avons pas trouvé suffisamment de soutien parmi nos membres pour rejoindre une coalition avec la N-VA », a commenté Vooruit dans un communiqué. « Nous avions un mandat pour négocier, qui mettait la barre haut. Il doit y avoir un accord.
La libérale Stephanie D’Hose (Open VLD) s’est réjouie du feu vert à cet accord de centre droit mais concède qu’il faut évaluer « dans le calme un plan B », vu le rejet des socialistes. « C’est une sérieuse déception après le dur labeur de nos négociateurs ces dernières semaines ».
Joris Vandenbroucke démissionne
Le député Joris Vandenbroucke a remis son mandat de président de la section Vooruit de Gand, a-t-il annoncé lundi après le rejet dimanche par les militants socialistes locaux de l’accord conclu avec la N-VA .
« Pour donner aux Gantois le plus vite possible une nouvelle équipe, il est nécessaire de commencer avec une avenue propre », a-t-il expliqué. M. Vandenbroucke a négocié en compagnie de l’échevine sortante Astrid De Bruycker un accord de majorité associant la liste Voor Gent, composée de socialistes et de libéraux, et la N-VA. « Les semaines passées, Astrid et moi avons travaillé dur pour arriver à un accord social et progressiste à Gand. Les membres étaient clairement d’accord avec le contenu social de l’accord mais pas avec la composition de l’équipe communale », a expliqué M. Vandenbroucke. « Astrid et moi remettons notre mandat de négociateur. Moi-même, je remets mon mandat de président », a-t-il ajouté. Après cet échec, il revient à Groen, arrivé deuxième aux élections du 13 octobre, de prendre l’initiative de former une majorité. Les écologistes font partie du collège communal sortant avec les socialistes et les libéraux du bourgmestre Mathias De Clercq
Les écologistes prennent la main
Le bourgmestre de la ville Mathias De Clercq (VOOR GENT) a transmis son droit d’initiative au parti écologiste Groen. M. De Clerq a démissionné de son rôle de preneur d’initiative « avec effet immédiat », constatant qu’il ne dispose pas de mandat pour poursuivre sa mission, a confirmé son cabinet, après le rejet des socialistes de cet accord entre libéraux et nationalistes flamands.
Gand peut espérer à nouveau une politique progressiste, a affirmé lundi Groen. « Nous nous engageons en faveur d’une discussion sereine, ouverte et sérieuse avec ‘Voor Gent’, comme le méritent les Gantois. Nous avons bien géré les choses ces dernières années et il y a beaucoup de points communs entre nos projets », ont déclaré les écologistes de Gand sur Facebook. « Il y a des blessures profondes et nous devons prendre du temps, montrer de l’empathie pour qu’elles cicatrisent », a souligné Hafsa El Baziuoi, arrivée première en voix de préférence sur la liste Groen le 13 octobre.
Après l’échec du bourgmestre sortant Mathias De Clercq (Open Vld) à faire approuver un accord entre sa liste, Voor Gent, et la N-VA, il revient au deuxième parti, en l’occurrence les écologistes, de prendre l’initiative de former une coalition.