Au Sénat, Antoine Hermant (PTB) a dénoncé un "deux poids - deux mesures" entre le conflit ukrainien et le conflit israélo-palestinien.

« C’est incompréhensible »: le Sénat s’écharpe sur une résolution relative au conflit israélo-palestinien

Un vif débat a eu lieu vendredi matin au Sénat sur l’opportunité de traiter en urgence une résolution socialiste ayant trait au conflit israélo-palestinien.

Le Sénat a été le théâtre d’un vif débat vendredi matin sur l’opportunité de traiter en urgence une proposition de résolution socialiste « relative au Proche-Orient et à la résolution pacifique du conflit israélo-palestinien ».

Deux demandes d’urgence ont été formulées en ouverture de la séance plénière. La première, relative à la déportation forcée d’enfants ukrainiens en Russie, a été acceptée et sera examinée plus tard en séance. Celle sur le conflit israélo-palestinien a par contre été recalée, l’urgence n’ayant obtenu que le soutien du PS (moins les abstentions de Julien Uyttendaele et Jean-Frédéric Eerdekens), de Vooruit, d’Ecolo-Groen et du PTB.

Cette situation a été dénoncée par le PTB. « On voit le deux poids deux mesures, c’est incompréhensible », a déclaré Antoine Hermant. Les communistes ont quitté le Sénat à l’issue du vote.

Latifa Gahouchi (PS), Bert Anciaux (Vooruit) et Hélène Ryckmans (Ecolo-Groen) ont aussi dénoncé cette situation. « La vie d’un enfant ukrainien est égale à la vie d’un enfant palestinien et égale à la vie d’un enfant israélien », a commenté Mme Gahouchi. Mme Ryckmans a souligné « l’importance de ne pas envoyer de message de deux poids deux mesures« , rappelant avoir déposé il y a deux ans une résolution sur la reconnaissance de l’État palestinien.

La droite a donc rejeté l’urgence, assurant que l’approbation de la résolution socialiste « reconnaissant formellement l’État de Palestine », mettrait à mal les efforts diplomatiques de la Belgique.

« Il y a un effort diplomatique sur place par le président de l’UE et le futur président belge. Ils font tout leur possible pour mettre fin au conflit », a rappelé Rik Daems (Open Vld), membre du parti du Premier ministre, en référence à la visite en cours d’Alexander De Croo et de son homologue espagnol Pedro Sanchez. « L’essence du texte, la reconnaissance unilatérale de l’État palestinien, est contraire à la position diplomatique de la Belgique. D’un point de vie diplomatique, ce serait dommageable », a-t-il estimé.

Gaëtan Van Goidsenhoven (MR) a abondé dans le même sens, y voyant un problème de timing : « Laissons travailler ceux qui sont sur place dans un contexte de sérénité », a-t-il jugé.

L’urgence n’ayant pas été accordée, la proposition est renvoyée en commission.

Des tensions sont également apparues cette semaine à la Chambre sur l’opportunité de voter une résolution à propos du conflit israélo-palestinien. La commission des Relations extérieures a dû reporter mercredi sa séance. Le sujet divise la majorité et, en l’absence des partis libéraux, de la N-VA et de Vooruit, le quorum n’était pas réuni pour tenir une réunion. Le MR ne cache pas son opposition à ce texte socialiste et son refus de le voter.

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