Ces «concullègues» qui s’affrontent lors des élections
Ils étaient partenaires de gouvernement au cours de la législature écoulée, mais sont adversaires à l’occasion des élections. Cette situation se présente pour des ministres de trois niveaux de pouvoir: fédéral, wallon et communautaire.
Prétendre que les différents exécutifs ont toujours travaillé en parfaite entente enjoliverait sans doute excessivement le tableau. Mais cela n’empêche pas de dresser le constat suivant: des collègues de gouvernement durant la dernière législature se retrouvent aujourd’hui sur de mêmes bulletins de vote aux élections, comme concurrents donc.
Ce sont des concullègues, un mot-valise qui sied à leur situation. Et il sera intéressant, assurément, d’observer les résultats des uns et des autres au terme du scrutin.
C’est le cas, tout d’abord, des trois vice-Premiers ministres qui occupent une tête de liste aux élections fédérales, en province de Namur. Il s’agit du ministre de l’Economie du Travail, Pierre-Yves Dermagne (PS), du ministre des Indépendants et des PME, David Clarinval (MR), et du ministre de la Mobilité, Georges Gilkinet (Ecolo). Ce sont là trois membres du kern sous la Vivaldi, donc des hommes politiques de premier plan depuis octobre 2020.
Il y a cinq ans, le libéral récoltait 18.209 voix de préférence (19,77% pour le MR), pendant que l’écologiste en recueillait 11.481 (15,19% pour Ecolo). Le socialiste, lui, se présentait au scrutin régional (8.544 voix) dans la circonscription de Dinant-Philippeville, tandis que la liste fédérale était emmenée par Eliane Tillieux (21.514 voix et 22,11% pour le PS) dans l’ensemble de la province.
Deux membres de l’exécutif de la Fédération Wallonie-Bruxelles participent aux élections fédérales dans la circonscription bruxelloise, en tant que concullègues aussi. Il s’agit d’abord de la ministre de l’Education, Caroline Désir (PS), déjà présente sur la liste fédérale il y a cinq ans, en deuxième position derrière Ahmed Laaouej (désormais candidat à la Région).
Valérie Glatigny (MR), ensuite, s’est lancée dans l’aventure fédérale suite au transfert de Sophie Wilmès sur la liste européenne. Elle était ministre jusqu’à son remplacement en juillet 2023, par Françoise Bertieaux. En 2019, elle était première suppléante sur la liste libérale aux élections européennes.
Une configuration similaire se présente en province de Liège. Le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Pierre-Yves Jeholet (MR), est tête de liste aux élections fédérales. En 2019, le Hervien avait obtenu le meilleur score personnel (16.627 voix de préférence) aux élections régionales, dans la circonscription de Verviers.
Le ministre du Budget et de la Fonction publique, Frédéric Daerden (PS), occupe pour sa part la tête de liste, comme c’était déjà le cas lors des précédentes élections fédérales (54.898 voix de préférence dans la province).
Deux membres du gouvernement wallon sont têtes de liste dans le Brabant wallon, aux élections régionales, en l’occurrence. La ministre de l’Environnement, Céline Tellier (Ecolo), s’y frotte pour la première fois à l’exercice électoral. La ministre du Tourisme et du Patrimoine, Valérie De Bue (MR), avait recueilli – et de loin – le meilleur résultat personnel de la circonscription en 2019, avec 22.782 voix de préférence.
C’est plus attendu: les membres du gouvernement régional bruxellois se retrouvent également sur les listes, sans nécessairement occuper la tête de liste d’ailleurs.
Rudi Vervoort et Nawal Ben Hamou sont respectivement troisième et quatrième sur la liste PS, emmenée par Ahmed Laaouej. Elke Van den Brandt emmène la liste Groen. Alain Maron et Barbara Trachte sont deuxième et troisième, derrière Zakia Khattabi, sur la liste Ecolo. Bernard Clerfayt est tête de liste DéFI et Ans Persoons, enfin, emmène Vooruit.brussels.
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