« Ca ne va pas »: le PS va demander à la Vivaldi de reconnaitre l’Etat palestinien
Les socialistes déposeront une résolution ce mercredi en commission parlementaire pour aller vers un processus de paix dans le conflit israélo-palestinien. Au sein de la Vivaldi, le MR pourrait bloquer le texte, et être remplacé par le PTB dans le cadre d’une majorité alternative.
Une proposition du PS pour reconnaitre l’Etat palestinien est sur la table. Elle devrait faire l’objet d’une série d’amendements. Le texte correspond en partie à la position prise jusqu’à présent par le gouvernement: appel à la libération des otages détenus par le Hamas, garantie d’un accès à l’aide humanitaire à Gaza, retour à la table des négociations dans le cadre d’un processus de paix, etc. Le texte demande par ailleurs « un cessez-le-feu immédiat » entre Israël et le Hamas -jusqu’à présent, la Belgique a plaidé pour un « cessez-le-feu humanitaire »- et, thème encore plus sensible, une reconnaissance immédiate de l’Etat de Palestine, ce afin de permettre la solution à deux Etats contenue dans les résolutions des Nations-Unies depuis 1974. Il est également question de sanctions contre Israël tant que dure le blocus de Gaza.
Si un consensus paraît possible entre socialistes, écologistes, le CD&V et l’Open Vld, il en va autrement du MR. Les discussions étaient toujours en cours mardi. Une réunion de majorité était prévue mercredi avant la séance mais les chances d’un accord paraissaient minces.
Le MR pas d’accord avec la demande du PS de créer un Etat palestinien
Mardi, interrogée sur sa note de politique générale, la ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib (MR), a rappelé ses trois priorités: le respect du droit international, y compris humanitaire, la protection des citoyens belges et la désescalade en vue d’un retour des parties au conflit à une table de négociation. Et elle a fait remarquer que la Belgique avait été l’un des premiers pays à soutenir l’initiative d’un cessez-le-feu humanitaire, une position qui a été exprimée à l’assemblée générale des Nations-Unies.
« Une reconnaissance de l’État de Palestine devrait se faire à un moment opportun«
La ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib (MR)
La ministre n’a en revanche pas embrayé sur une initiative de reconnaissance de la Palestine en tant qu’Etat. « Une reconnaissance de l’État de Palestine devrait se faire à un moment opportun. Elle doit être formulée dans le cadre d’un ensemble global offrant la perspective d’une stabilité durable sur base des principes de la démocratie, de la bonne gouvernance et du rejet de la violence », précise la note de politique générale. Le 9 novembre, la Belgique a approuvé une résolution de l’ONU soutenant le droit du peuple palestinien à l’autodétermination. « Cela va dans le sens de notre objectif: une solution à deux Etats », a ajouté Mme Lahbib.
Pour ce qui est des sanctions, elles ne sont pas possibles juridiquement sur le plan bilatéral, et seraient d’ailleurs « inefficaces ». « La priorité, c’est d’obtenir des pauses humanitaires, des couloirs humanitaires et un processus de négociation de paix », a affirmé la ministre.
« Oui ou non allez-vous demander un cessez-le-feu immédiat? »
Insuffisant aux yeux du PS. « Ca ne va pas« , a lancé Malik Ben Achour avant les réponses de la ministre. « On se trouve maintenant à plus de 12.000 morts. Oui ou non allez-vous demander un cessez-le-feu immédiat? Ou considérez-vous que l’on peut encore laisser mourir des civils? »
Idem pour la reconnaissance de la Palestine comme Etat. L’accord de gouvernement la situe « au moment opportun ». Aux yeux des socialistes, ce moment est arrivé. Le MR s’en est tenu aux résolutions des Nations-Unies: à la fois la demande de « pauses humanitaires urgentes » et la libération immédiates des otages détenus par le Hamas. « Israël a subi une attaque terroriste existentielle (…) Israël a le droit de défendre sa population, son Etat en respectant le droit international », a rappelé MIchel De Maegd. « Il n’y a aucune paix possible avec le Hamas, ce mouvement terroriste et génocidaire doit être éradiqué ».