Alexander De Croo et Alexia Bertrand

Budget fédéral: le PS et le MR pas d’accord sur l’accord

Le gouvernement fédéral est réuni en comité restreint depuis plus de 24 heures.

Les négociations en vue de confectionner le budget fédéral pour 2024 semblaient bloquées lundi en début d’après-midi. Alors qu’un relatif optimisme était perceptible quelques heures plus tôt, la question des flexi-jobs couplée à celle du salaire minimum coince, disait-on à bonne source.

Le gouvernement fédéral est réuni en comité restreint depuis plus de 24 heures. Le Premier ministre, les vices-Premiers ministres et la secrétaire d’Etat au Budget se sont retrouvés au 16 rue de la Loi à 10h30 dimanche pour procéder aux arbitrages entre les composantes de la coalition Vivaldi.

1. Les flexi-jobs et le clivage gauche-droite

Les discussions ont bien avancé, tout semble à peu près réglé mais le point des flexi-jobs a ravivé le clivage gauche-droite. Pour promouvoir l’emploi et répondre aux pénuries, les libéraux veulent étendre le système à davantage de secteurs et permettre à d’autres catégories de travailleurs d’être employés sous ce statut (actuellement réservé aux pensionnés et les personnes déjà actives à 4/5e temps pour un autre employeur dans un nombre limité de secteurs). Aux yeux des socialistes, tant francophones que flamands, le point devient une question de principe: à trop élargir le système, il mettrait en péril ce qui à leurs yeux doit toujours constituer la norme, à savoir un contrat de travail, avec une rémunération et des conditions de travail correctes.

2. La question du salaire minimum

A ce problème s’est greffé celui de la revalorisation du salaire minimum défendue par les socialistes et qui pourrait passer par un bonus à l’emploi (réduction des retenues sur le salaire du travailleur), également bloquée.

La difficulté semble de taille et l’annonce prochaine d’un accord paraissait s’éloigner. Plusieurs mesures sont en principe déjà acquises: contribution du secteur bancaire pour 150 millions d’euros, TVA à 6% sur la rénovation d’habitation prolongée, 100 millions pour créer des places d’accueil supplémentaires pour les demandeurs d’asile, etc. Mais, comme le veut l’adage, « tant qu’il n’y pas d’accord sur tout, il n’y a d’accord sur rien« .

L’équipe De Croo cherche entre 800 millions et 1,2 milliard d’euros pour remettre un budget fédéral 2024 conforme aux engagements pris dans le cadre du Pacte de stabilité, qui prévoit un déficit en dessous des 3% du Produit intérieur brut (PIB) en 2026. Selon les dernières informations, on se trouverait dans la « fourchette haute ». En d’autres termes, c’est bien 1,2 milliard qui serait retenu, auquel s’ajouteraient 400 millions d’euros pour rencontrer les demandes nouvelles. Le Premier ministre Alexander De Croo est attendu mardi à 14h15 à la Chambre pour la traditionnelle Déclaration de politique générale, la dernière de la législature.

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