Georges-Louis Bouchez

Bouchez (MR) refuse la décroissance: « Nous pouvons sauver le climat en préservant notre qualité de vie »

Le Vif

Face à des discours prônant une sobriété qui cacherait un agenda de décroissance, le Mouvement réformateur a plaidé dimanche, lors de sa « journée des familles », pour une consommation « intelligente », soutenue par la prolongation des centrales nucléaires et la mise à contribution du secteur.

Nous devrons effectivement consommer l’énergie de façon intelligente et avec bon sens », a souligné le président du MR, Georges-Louis Bouchez, devant plusieurs milliers de militants et leurs familles invités au parc Adventure Valley de Durbuy, pour les estivales du parti.

« Encore moins aujourd’hui, il ne peut être question de gaspillages en tous genres, mais ne vous laissez pas prendre au piège de ce que certains appellent la sobriété: cette sobriété, telle que vue par quelques-uns de nos opposants politiques, c’est la décroissance, c’est consommer moins, et donc vivre moins bien. La consommation n’est certainement pas le fil du bonheur, mais la sobriété de la personne qui compte pour faire son plein d’essence afin d’aller travailler tard le soir ou tôt le matin, ou de ceux qui recommandent une balade dans les bois pour faire face aux prix de l’énergie, cette sobriété-là, c’est la précarité des classes moyennes et des classes populaires.

Une cotisation spéciale de crise imposée aux producteurs d’énergie

« Nous pouvons sauver le climat et préserver notre qualité de vie« , a exhorté M. Bouchez. Le MR défend une stratégie énergétique qui passe d’abord par la prolongation de cinq autres réacteurs nucléaires et le renforcement du renouvelable. À cet égard, des projets « compliqués sur le plan politique » devront être tranchés, comme Ventilus ou la Boucle du Hainaut, a-t-il prévenu, concernant ces deux infrastructures haute tension nécessaires à un réseau électrique adapté au renouvelable.

Les plans de relance établis il y a un an par les gouvernements devront d’ailleurs être revus à l’aune des urgences énergétique et climatique, a-t-il réclamé.

Pour répondre à l’urgence de la facture, le MR défend une cotisation spéciale de crise imposée aux producteurs d’énergie. « D’ici 2024, les gains supplémentaires du nucléaire seront de 9 milliards d’euros. Je vois la ministre de l’Énergie (Tinne Van der Straeten, Groen, NDLR) s’en réjouir, mais je lui rappelle quand même que pour cela, il faut du nucléaire. »

La contribution du secteur serait ristournée directement sur la facture, pour une quantité déterminée d’énergie accessible à tous les Belges, sans différenciation selon le salaire. Le président du MR a également réaffirmé la nécessité du soutien à l’Ukraine, face à ce qu’il perçoit comme un certain découragement.

Aux côtés de l’Ukraine

« J‘entends parfois des questionnements dans le soutien à l’Ukraine. Mais cette guerre, c’est notre guerre, pour des valeurs de liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes, le refus de la violence. Oui la situation est difficile, mais ne cédez pas à la facilité de croire qu’on pourrait laisser un dictateur dicter sa voix sur la scène mondiale, et ce pour un confort à court terme mais de grands problèmes à venir. Aujourd’hui, même si cela continue à nous coûter, nous devons plus que jamais être aux côtés de l’Ukraine, car ces valeurs fondamentales, elles seront universelles ou ne seront pas. »

Le rendez-vous durbuysien a été l’occasion pour le MR de présenter aux militants la nouvelle ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, dont la nomination surprise avait fait grincer des dents en interne. Le parti prépare aussi son congrès du 23 octobre prochain à Bruxelles, qui réformera le programme. Au menu : limitation des allocations de chômage, mesures pour remplir les métiers en pénurie et baisse de l’impôt financée par une augmentation du taux d’emploi.

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