Bart De Wever Premier ministre? « Il pourrait aussi devenir populaire en Wallonie »

Noé Spies
Noé Spies Journaliste au Vif

Actuellement préformateur, le nationaliste flamand Bart De Wever (N-VA) est-il destiné à devenir un futur premier ministre… apprécié par les Wallons? Pour le politologue Carl Devos (UGent), ce n’est pas exclu. « Il doit d’abord prouver qu’il est un conciliateur, en rassemblant cinq partis dans une coalition inhabituelle. »

Carl Devos, De Wever est-il un candidat légitime pour devenir Premier ministre?

Oui, pour plusieurs raisons. Il est évident qu’il est en difficulté avec beaucoup d’électeurs francophones, tout comme il connaît beaucoup d’opposition en Flandre.

De Wever devra prouver au sein de la formation qu’il peut être le Premier ministre de tous les Belges, qu’il est un conciliateur qui rassemble cinq partis dans une coalition inhabituelle. Je pense qu’il se conformera certainement à sa position. Je n’exclus pas qu’il devienne également populaire en Belgique francophone. Les élections ont montré qu’il y a là aussi beaucoup d’électeurs qui croient en sa vision de la société. Et il n’y aura de toute façon pas beaucoup, voire pas du tout, de confédéralisme.

De Wever espère passer de préformateur à formateur sous peu. Réaliste?

Je pense que c’est un peu trop optimiste. Il faudra plus de temps. Mais cela ne change pas grand-chose. Passer de préformateur à formateur n’est pas un grand pas. Symboliquement, oui, car on peut alors dire que la formation a vraiment commencé. Mais dans le contexte actuel, où il n’y a pas d’alternative à ce gouvernement, pas avant le 13 octobre en tout cas, cela n’aurait que peu d’impact. Par ailleurs, en lisant les doutes du Vooruit, il me semble qu’il est encore trop tôt pour lancer officiellement la formation, à moins qu’ils n’aient effectivement reçu les garanties de De Wever et de Bouchez. Mais lesquelles? Et quelles garanties l’Anversois a-t-il pour que son confédéralisme soit discuté? Ce dernier élément sera sur la table avant de commencer officiellement cette formation.

Dans son approche, De Wever compte faire des entretiens bilatéraux avec chaque parti. Est-ce une bonne stratégie ?

Il ne peut pas faire autrement. Il peut réunir toutes les parties autour d’une même table. Mais ils devront aussi avoir une bonne discussion plus tard, sans personnes extérieures. Tout le monde veut que les choses avancent vite, et la pression de la Commission européenne est grande. Mais il vaut mieux ne pas se précipiter. Provoquer une crise majeure maintenant temporiserait la formation pendant des mois, jusqu’après les élections communales. Il est préférable de prendre le temps maintenant et ne pas briser la préformation. Dans le cas contraire, nous perdrons encore plus de temps. Encore une fois, le plus tôt sera le mieux. Mais un bon accord vaut mieux qu’un accord rapide.

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