Gilles Van den Burre (Ecolo)

Ecolo et le PS soutiendront Hadja Lahbib pour faire redémarrer la Vivaldi

Même s’ils ne sont pas satisfaits des explications de la ministre des Affaires étrangères, les écologistes et les socialistes francophones ne veulent pas mettre la majorité en péril à cause de l’affaire des visas iraniens.

Ecolo et le PS ont tranché dans l’affaire Hadja Lahbib : ils voteront ce jeudi la motion pure et simple déposée par le MR et cosignée par l’Open Vld, visant à maintenir en place la ministre des Affaires étrangères.

« Nous redonnons notre confiance au gouvernement, a précisé le chef de groupe Ecolo Gilles Vanden Burre. Mais la confiance envers la ministre doit être regagnée », a-t-il déclaré. « Pour les écologistes, pas question de jouer avec la crédibilité et la stabilité du pays. » Pour autant, les Verts reconnaissent que la ministre a donné des éléments de réponse intéressants. « Elle a enfin reconnu des fautes« , a salué Gilles Vanden Burre. « Mais quand on prend l’ensemble (du dossier), nous ne sommes pas entièrement satisfaits« , a-t-il ajouté, évoquant les « incohérences » constatées lors des différentes prises de parole à la Chambre. « Mme la ministre doit continuer à faire son examen de conscience. Et le MR, qui fait du chantage, doit clairement se poser la question de ce qu’ils sont en train de faire », estimant que les libéraux jouaient avec la crédibilité et la stabilité du pays.

« Les citoyennes et citoyens attendent du gouvernement des solutions et des réponses plutôt que des querelles. Pensons à la réforme fiscale et la transition énergétique. Ce sont des défis importants pour la Belgique », poursuit Gilles Vanden Burre.

Le PS appelle Hadja Lahbib à « tirer les conclusions » de cette affaire

Ahmed Laaouej (PS). © Belga via Getty Images.

Avant Ecolo, le PS avait déjà affirmé voté la motion concernant Hadja Lahbib. Les socialistes estiment que « les éléments fournis ces derniers jours par la ministre n’ont toujours pas permis de rétablir la confiance » envers elle. Mais ils ne veulent pas prolonger la crise actuelle et empêcher le gouvernement de poursuivre son travail, a expliqué le groupe PS au terme d’une réunion.

Le PS tient Hadja Lahbib et le MR responsables de la situation actuelle et appellent la ministre à « tirer les conclusions » de l’absence de confiance envers elle. « Le Groupe PS rappelle que la situation de crise dans laquelle nous nous trouvons a été provoquée par l’incapacité de madame Lahbib à informer correctement le Parlement, lequel a dû subir ses errements, ses contre-vérités et ses multiples tentatives de déresponsabilisation. Le Groupe PS juge inacceptable les tentatives répétées du MR de se défausser sur le gouvernement bruxellois et de reporter la responsabilité sur d’autres membres du gouvernement fédéral », a-t-il dit dans un communiqué.

« Le MR menace de faire tomber le gouvernement pour esquiver ses propres responsabilités« 

« Nous constatons et déplorons que le MR, depuis plusieurs jours, menace de faire tomber le gouvernement pour esquiver ses propres responsabilités dans ce dossier au mépris du sens de l’État. Le PS ne veut pas que la crise se prolonge et empêche le gouvernement de poursuivre son travail au service de nos concitoyens. Le PS est et a toujours été un parti responsable et n’entend pas altérer la stabilité du gouvernement », a-t-il ajouté. « Nous voterons donc la motion pure et simple ce jeudi en plénière pour rejeter les motions de méfiance de la N-VA et du Vlaams Belang. Ce vote visant à ramener la sérénité et éviter une crise politique ne signifie en rien que madame Lahbib a regagné notre confiance et nous l’invitons en âme en conscience à en tirer les conclusions », a-t-il conclu.

Jeudi, la Chambre doit se prononcer en séance plénière sur les motions déposées en conclusion des interpellations à la ministre sur ce sujet qui a plongé la Vivaldi dans la crise. La N-VA et le Vlaams Belang ont déposé des motions demandant la démission de la ministre, le MR et l’Open Vld ont introduit une motion dite pure et simple, mise au vote en premier lieu, par laquelle le parlement considère que l’incident est clos.

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