
Après le père, le fils: Fabian Maingain quitte DéFI, où il ne se sent «plus libre»
Il y a quatre mois, Olivier Maingain annonçait quitter DéFI. Désormais, c’est son fils Fabian qui s’en va. L’homme politique explique ne plus se sentir libre au sein du parti.
Quatre mois après son père, Fabian Maingain quitte à son tour le parti DéFI, rapporte Le Soir. Dans une carte blanche, le député bruxellois estime que l’ex-FDF, où il milite depuis 25 ans, a désormais perdu son socle de valeurs. «Je suis très inquiet quand je vois le poids toujours plus prégnant de l’extrême droite et des mouvements nationaux populistes. Et je ne me sens plus aujourd’hui libre au sein de DéFI de porter ce combat», explique le fils d’Olivier Maingain.
Fabian Maingain dit avoir espéré que le départ de son fondateur de père produise un électrochoc au sein de DéFI. Or, celui-ci n’est jamais arrivé, commente-t-il auprès de nos confrères. A celles et ceux qui lui diraient qu’il quitte un navire qui sombre, le Bruxellois répond qu’il ne s’agit pas d’un choix fait de gaieté de cœur, mais d’un véritable deuil. Celui d’une partie de sa vie politique au sein du parti amarante, le parti de son père, dont il souligne être indépendant. S’il a rejoint le FDF, à l’époque, c’était par conviction, et non parce qu’Olivier Maingain l’avait fondé et en était à la tête, assure-t-il.
C’est aussi par conviction, ou du moins par manque de convictions concordantes avec les nouvelles têtes du parti, qu’il a décidé de s’en aller. En effet, l’homme politique estime que Sophie Rohonyi, actuelle présidente de DéFI après la démission, en juin 2024, de François De Smet, manque de radicalité. Fabian Maingain peine à se retrouver dans le «redéploiement qu’elle essaie de porter».
Un Maingain-Maingain bis?
Le départ de Fabian Maingain est un nouveau coup dur pour le parti amarante qui ne compte désormais plus que quatre députés au parlement bruxellois. Le Bruxellois, qui siégera comme indépendant, assure ne pas encore savoir s’il rejoindra le nouveau parti créé par son père et dont ce dernier a promis de dévoiler bientôt les principaux contours.
«Aujourd’hui, je reprends ma liberté, d’abord d’action et de pensée. La suite de mon engagement politique n’est pas encore écrite», conclut-il. L’ex-DéFI continuera «à combattre l’idéologie destructrice du nationalisme».
DéFI veut récupérer «son» mandat bruxellois
DéFI a déclaré prendre acte du départ de Fabian Maingain « qui affaiblit les francophones et fait le jeu des nationalistes flamands ». La formation amarante a demandé à l’élu régional de lui rendre son mandat au Parlement bruxellois.
«La désertion nous renforce dans notre détermination à nous tourner non plus vers le passé mais vers l’avenir. Face à des partis qui ont été ou qui sont à plat ventre devant la N-VA, DéFI a toujours été et reste le seul parti à assumer une défense infaillible de la Justice, de la bonne gouvernance, de la laïcité et de la lutte contre les extrêmes», a réagi la présidence de DéFi, dans un communiqué.
Celle-ci souligne que DéFI a été et restera toujours à la pointe du combat contre le nationalisme et l’extrême droite, et pour l’État de droit.
«Le travail de sa présidente Sophie Rohonyi sur les terres des nationalistes flamands en témoigne. Aujourd’hui échevine dans une commune à facilités, elle défend sans relâche depuis douze ans les écoles, les crèches, les administrés ou encore les associations qui voient leurs droits détricotés par les nationalistes. Au fédéral, DéFI porte haut la défense des francophones et ne cesse de mettre le gouvernement face à ses reculs, en ne laissant rien passer aux nationalistes», a ajouté la formation amarante.
Celle-ci rappelle que le bureau du parti a unanimement décidé de ne pas gouverner avec la N-VA à Bruxelles, ce parti étant anti-bruxellois. «Nous avons d’ailleurs été le seul parti à proposer un attelage permettant une sortie de crise sans la N-VA, pour respecter l’autonomie de la Région», a encore fait valoir la présidence du parti.
DéFI tient «le cap», assure Clerfayt
Le départ de Fabian Maingain n’est une surprise pour personne. DéFI ne s’est jamais construit autour d’un seul nom, ni d’une seule famille, ni d’ambitions professionnelles personnelles, a commenté Bernard Clerfayt, le chef de file de DéFI dans le gouvernement bruxellois en affaires courantes. «Depuis le départ de son père, il ne s’agissait plus que de jours. Il l’a tout simplement rejoint. Il a tout simplement rejoint la commune de Woluwe-Saint-Lambert pour y construire son avenir politique. Parlons-en avec lucidité», a-t-il jugé sur X.
En réponse aux déclaration du fils Maingain sur les changements politiques au sein du parti, Bernard Clerfayt répond: «Bien au contraire: nous tenons notre cap, avec cohérence et détermination. Nous ne faisons aucune concession face aux nationalismes, aux extrêmes, ou à la remise en cause de l’État de droit. Nous continuons à défendre nos convictions, aux côtés de toutes celles et ceux qui croient encore à une Belgique juste, équitable, efficace et respectueuse de toutes ses composantes.»
Le départ de Fabian Maingain n’est une surprise pour personne.
— Bernard Clerfayt (@BernardClerfayt) April 16, 2025
Depuis celui de son père, il ne s’agissait plus que de jours. Il a tout simplement rejoint son père. Il a tout simplement rejoint la commune de Woluwe-Saint-Lambert pour y construire son avenir politique. Parlons-en…
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