Alexander De Croo: « Nous ne sommes pas un parti de béni-oui-oui »
Le Premier ministre Alexander De Croo attribue les vives tensions au sein de son parti à la nécessité de revitaliser sa formation politique, qui connaît une forte baisse de popularité selon les récents sondages.
« Renouveller un parti est un parcours cahoteux », a commenté M. De Croo, invité sur les ondes de la VRT-radio.
Le remplacement de Vincent Van Quickenborne par son chef de cabinet-adjoint Paul Van Tigchelt a plongé le parti libéral flamand dans une crise profonde. Mécontente de la manière dont ce choix avait été opéré, l’ancienne présidente des bleus flamands a ainsi annoncé cette semaine qu’elle arrêtait la politique nationale.
L’ancien ministre et ancien président de la Chambre Patrick Dewael a lui menacé de siéger comme indépendant jusqu’à la fin de la législature, tandis que Willem-Frederik Schiltz, chef de groupe au parlement flamand, a annoncé qu’il n’emmènerait pas les troupes libérales à Anvers lors du prochain scrutin.
« Plusieurs de ces personnes ont dit elles-mêmes qu’elles voulaient faire de la place pour le renouvellement du parti », a réagi M. De Croo. « Ces dernières semaines, nous avons désigné sept têtes de liste, et cinq d’entre elles sont nouvelles. Le renouvellement du parti est en route », a-t-il assuré.
Le Premier ministre reconnaît néanmoins que les choix opérés n’ont humainement pas été faciles pour tout le monde. « Lorsque des gens sont déçus, c’est toujours difficile à gérer. Je pense que nous traversons tous de grands moments de déception dans notre vie et nous avons différentes manières à disposition pour les digérer ».
« Ce que je vois, c’est que notre parti est en train de redresser l’échine avec une nouvelle équipe, et cela n’a pas commencé aujourd’hui. Le président Tom Ongena, (la secrétaire d’Etat) Alexia Bertrand, ce sont de nouvelles figures, comme le ministre de la Justice Paul Van Tigchelt. C’est quelqu’un qui est nouveau en politique mais qui est dans la réalité depuis des décennies et qui pourra prendre très vite les mesures nécessaires », fait encore valoir M. De Croo.
Que les décisions prises suscitent des remous ne l’étonne pas: « Nous ne sommes pas un parti de béni-oui-oui. Nous sommes un parti où le débat est fort, c’est l’essence même d’un parti libéral. Le débat contribue à une société forte et robuste ».
Interrogé sur les mauvais sondages qui s’accumulent pour l’Open-VLD et la manière envisagée pour inverser la vapeur, le Premier ministre se veut confiant. « Nous allons continuer à montrer notre efficacité et celle-ci se voit dans ce gouvernement. Nous avons encore beaucoup de pain sur la planche (…). J’ai parfois l’impression qu’on essaie de créer une réalité sur base de sondages, mais la seule réalité sera celle qui sortira des urnes le 9 juin. Et cette course n’est pas encore terminée ».