Alexander De Croo à la Chambre, (archives) BELGA PHOTO JONAS ROOSENS

Alexander De Croo assume le blocage du budget des soins de santé: «Vous prenez en otage les patients, les soignants et les hôpitaux»

Le Premier ministre démisionnaire renvoie la responsabilité à la coalition Arizona, en cours de formation, concernant la validation du budge des soins de santé. Les partis d’opposition et de la future coalition sont en colère.

Le Premier ministre démissionnaire, Alexander De Croo (Open Vld), a assumé jeudi devant la Chambre le refus de son parti d’approuver le budget des soins de santé pour l’an prochain. Selon lui, cette matière appartient à la coalition Arizona en cours de formation… quand bien même deux des cinq partis concernés en appellent aux responsabilités du gouvernement en affaires courantes.

Lundi, le Conseil général de l’Institut National d’Assurance Maladie Invalidité (Inami) n’a pas été en mesure de prendre de décision sur son budget 2025 négocié par les mutuelles et les prestataires de soin. Au sein du gouvernement, l’Open Vld a refusé d’approuver celui-ci tandis que le MR s’est abstenu.

« Une gifle au visage des soignants », a déploré Natalie Eggermont (PTB). « Vous prenez en otage les patients, les soignants et les hôpitaux« , a dénoncé Caroline Désir (PS). Sarah Schlitz (Ecolo-Groen) a pointé du doigt une stratégie de « la droite de bypasser la concertation sociale ». Ces deux partis devraient siéger bientôt dans l’opposition.

Mais au sein de la future probable Arizona, le ton était aussi à la colère. ‘Y a-t-il un accord prêt? Oui. Un budget prêt? Oui. Le gouvernement se trouve en en affaires courantes, il lui incombe de veiller à la stabilité et à la continuité », a fait remarquer Jan Bertels (Vooruit). « Il y a une urgence, nous vous demandons de réunir rapidement le gouvernement », a lancé Jean-François Gatelier (Les Engagés).

Le budget de l’Inami, un objet de négociation, justifie De Croo

La situation n’est pas inédite, a assuré le Premier ministre. Elle s’est déjà produite en 2019, alors que le gouvernement Wilmès était en affaires courantes, et au mois de novembre la situation avait été réglée. « Je veux rassurer les patients et les soignants. Il y aura un budget de l’Inami et les traitements des gens seront remboursés », a-t-il affirmé. « Il n’y a pas de nécessité qu’aujourd’hui un gouvernement en affaires courantes prenne une décision », a-t-il ajouté.

Le chef du gouvernement démissionnaire veut donner aux cinq partis de l’Arizona et au formateur la « marge » suffisante pour négocier. « Le budget de l’Inami fait partie d’un budget global que négocient cinq partis et qui constitue leur plus grand défi », a expliqué M. De Croo, ajoutant qu’il ne voulait pas « compliquer la tâche du formateur ». Qu’un accord ait été conclu entre les acteurs des soins de santé ne peut justifier, selon lui, de passer outre aux discussions politiques en cours.

La « marge » que veut laisser le Premier ministre aux négociateurs du futur gouvernement n’a pas convaincu l’opposition alors que la fin de l’année approche et que les échéances se font de plus en plus pressantes. « Il y a au moins une personne qui pense qu’il y aura un gouvernement Arizona en décembre », a ironisé François De Smet (DéFI).

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