Adrien Dolimont promet de maîtriser la dette wallonne: «Le temps du coûte que coûte est révolu mais ne cassons pas la machine»
Le budget est au coeur des débats au Parlement wallon cette semaine. Le ministre-président Dolimont (MR) promet de maîtriser la dette wallonne qui pourrait s’établir à 27 milliards d’euros à la fin de l’année.
Le budget 2025 de la Wallonie est au cœur des débats, cette semaine, au parlement régional. Dans les différentes commissions d’abord, avant d’être soumis au vote de la plénière dans deux semaines.
Mère de toutes les batailles: la dette wallonne, encore et encore. Une dette qu’il faut à tout prix maîtriser sans pour autant « casser la machine » des politiques publiques, souligne, durant les débats qui s’annoncent particulièrement longs, le ministre-président, Adrien Dolimont.
« La dette directe de la Région pourrait s’établir à 27 milliards d’euros fin 2024. Elle aura ainsi plus que doublé (+137,2 %) sur les cinq derniers exercices budgétaires », pointe de son côté la Cour des Comptes, dont le rapport a été exposé aux députés ce mardi matin. La dette brute consolidée, elle, dépasse actuellement les 38 milliards d’euros et pourrait s’élever à 49,6 milliards d’euros en fin de législature, si rien n’est fait pour la maîtriser.
Des efforts budgétaires pour freiner la dette, sans nouvelles taxes
Dans ce contexte, « nous devons être très volontaristes pour préserver nos politiques publiques« , martèle le ministre-président, en charge du budget de la Région. Durant la précédente législature, des efforts structurels cumulatifs de 150 millions d’euros par an avaient déjà été décidés. L’année prochaine, cet effort atteindra 268 millions d’euros – « sans lever de nouvelles taxes »-, pour un total de 768 millions d’euros d’effort depuis 2022. « Le train de l’accroissement de la dette était lancé à une vitesse V Vprime. Il est de notre devoir de le freiner pour retrouver un rythme régulier et plus lent, sous peine de se voir imposer, un jour, par d’autres, des mesures plus douloureuses », ajoute le libéral.
Il confirme la trajectoire budgétaire fixée pour un retour à l’équilibre en termes SEC en 2029. A l’initial 2025, le solde brut à financer de la Wallonie s’élève toujours à -2,906 milliards d’euros (21,7 milliards de dépenses et 18,8 milliards de recettes). Le solde SEC, lui, atteint -2,287 milliards d’euros, contre -2,209 milliards un an plus tôt.
« Le temps du ‘coûte que coûte’ est révolu, mais nous ne cassons pas la machine. Nous freinons la croissance des dépenses sans diminuer dans les matières importantes », assure encore Adrien Dolimont. Les politiques en matière d’action sociale, santé et pouvoirs locaux sont ainsi passées de 7,3 milliards d’euros en 2020 à 9,3 milliards en 2024. Et l’année prochaine, ces mêmes moyens seront portés à 9,5 milliards, illustre-t-il. « Engageons-nous, ensemble, à faire mieux, avec les mêmes moyens, sans additionner des moyens supplémentaires », plaide le ministre-président à l’adresse des députés.
Après les interventions des représentants des différents partis, les discussions sur le budget régional ont été interrompues. Elles laisseront place, dans l’après-midi, au projet de décret portant notamment sur la réduction des droits d’enregistrement, au grand dam de l’opposition qui voit dans ce timing « insensé » une tentative de la majorité d’empêcher tout débat.
Tout le mal que pense l’opposition
L’opposition wallonne – PS, PTB et Ecolo – a redit, mardi, tout le mal qu’elle pense du budget 2025 de la Région, examiné cette semaine en commission du parlement wallon. Définancement des communes, détricotage des services publics, coupes claires dans les programmes sociaux, réduction des politiques environnementales,… Les critiques sont connues. Elles ont à nouveau été longuement détaillées ce mardi.
Pour les socialistes, c’est clair, le budget 2025 de la nouvelle majorité est « sans ambition pour la Wallonie, pèse sur les plus fragiles et annonce des sacrifices encore plus lourds pour les années à venir ». Le PTB, lui, a une nouvelle fois condamné « les mensonges » de la majorité « qui va obliger les autres niveaux de pouvoir à lever des taxes pour elle ».
« Nous sommes consternés de constater combien le climat et la biodiversité sont devenus des enjeux tout à fait périphériques pour la coalition MR-Engagés, la coalition Bleu pétrole qui a décidé de ne rien faire pour amplifier la transition écologique mais à l’inverse de faire marche arrière, alors que l’actualité nous rappelle pourtant constamment toute la nécessité », dénonce pour sa part Stéphane Hazée, le chef de groupe Ecolo au parlement wallon.