650.000 euros par an, quatre énormes OIP et un cabinet avec des collaborateurs supplémentaires: le très rentable « sacrifice » de l’Open VLD pour soutenir le gouvernement bruxellois
L’Open VLD avait accepté de monter dans la majorité bruxelloise avec la N-VA, sans y avoir de ministre ou de secrétaire d’Etat. En échange? Mandats, postes, argent et influence à gogo.
Quatrième parti flamand seulement à Bruxelles avec 8537 voix, mais incontournable avec ses deux députés, l’Open VLD avait très chèrement monnayé sa participation à une majorité flamande à la Région bruxelloise, qu’il a couplée à l’entrée de la N-VA (deux députés aussi) dans la coalition. Sans mandat ministériel dans une majorité à quatre partis pour trois ministères, les libéraux flamands avaient obtenu de leur allié nationaliste la création d’une fonction de commissaire au Budget, pour Sven Gatz.
Rémunéré comme un ministre (soit à quelque 200 000 euros bruts annuels), et en fait plus puissant encore qu’un ministre du Budget, il validerait l’ensemble des dépenses régionales. Selon la note de négociation Open VLD-N-VA qui est parvenue au Vif, le commissaire disposerait d’un cabinet équivalent à celui des autres ministres et recevrait, en plus, un peu de la masse salariale des trois autres cabinets (1,5 ETP pour les cabinets Groen et N-VA, et 6 ETP pour le cabinet Vooruit). Et l’Open VLD occuperait la présidence du Conseil de la Commission communautaire flamande (environ 200 000 euros brut annuels pour l’heureux élu) ainsi que la vice-présidence du Parlement bruxellois (200 000 euros itou).
Toujours selon l’accord, l’Open VLD recevrait la présidence d’Actiris, de la STIB, de CityDev, et la vice-présidence de Finance.Brussels (pour 12 000 euros bruts annuels chacune), soit les quatre plus gros organismes d’intérêt public régionaux. Au total, c’est donc quelque 650 000 euros annuels, une armée de collaborateurs et une influence incommensurable que les libéraux flamands auraient empochés en rétribution de ce qu’ils présentaient comme un sacrifice désintéressé. C’était plutôt un très judicieux investissement, encouragé par la N-VA et cautionné par les autres partis flamands. Cette manne de postes et de mandats a été tarie par le refus du PS, côté francophone, de poursuivre les négociations bruxelloises en l’état. Sans doute les socialistes veulent-ils relancer là le géant bingo des mandats bruxellois.
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