Pipigate, affaire Conner Rousseau…: la police dénonce « un certain mépris » de la part du gouvernement
Dans une lettre ouverte, le syndicat policier VSOA/SLFP déplore le manque de respect de la part des responsables politiques vis-à-vis des policiers. « Ce qui est affligeant, c’est que les gens se comportent de la sorte, même lorsqu’ils sont sobres ».
Dans une lettre ouverte publiée à la suite de l’affaire impliquant le président de Vooruit Conner Rousseau, le syndicat policier VSOA/SLFP se demande qui défend encore la police. Les agents disent constater un manque de respect pour leur travail de la part des responsables politiques.« Ce qui est affligeant, c’est que les gens se comportent de la sorte, même lorsqu’ils sont sobres », ajoute le syndicat.
Le quotidien Het Laatste Nieuws a publié jeudi soir certains passages du procès-verbal qui contient notamment les déclarations racistes de Conner Rousseau. Selon les informations du journal, le président de Vooruit a également déclaré que les policiers gagnent trop d’argent pour leur travail. « Malheureusement, ce n’est pas la première fois que nous entendons de tels propos venant de différents milieux politiques », déplore le syndicat.
« Nous ne voulons certainement pas viser une personne en particulier, mais plutôt mettre en évidence la tendance que nous connaissons depuis des années« , déclare Vincent Houssin, vice-président du VSOA. Après plusieurs années de frustrations, dont le « pipigate » impliquant le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open VLD), cette affaire semble être celle de trop. « Nous constatons dans ce gouvernement un certain mépris pour la police« , dit-il.
Le gouvernement fédéral souhaite depuis un certain temps faire de la fonction de policier un métier attractif, mais le nombre de candidats a chuté de 30% en 2019. L’année dernière, le nombre de candidats inspecteurs a encore diminué. Par ailleurs, les heures supplémentaires n’offrent pas de hausse de rémunération aux agents, souligne le syndicat. Un jeune inspecteur gagne dix euros nets de l’heure, un montant à comparer aux « salaires plantureux » des politiques, grincent les syndicats.
« Que se passerait-il si un policier faisait de telles déclarations, même en état d’ébriété », se demandent-ils en faisant référence aux propos racistes contenus dans le procès-verbal. « Les politiciens se pousseraient les uns les autres pour être les premiers à réagir avec beaucoup de mécontentement et d’indignation, à exiger une suspension, une sanction sévère, voire un licenciement… Parce que pour la police – et seulement pour la police – la discipline et la déontologie ne peuvent pas être assez strictes. »