En réponse aux fusillades à Anderlecht, Annelies Verlinden et Bernard Quintin veulent plus de «bleu dans les rues» de Bruxelles
Une troisième fusillade a eu lieu à Anderlecht dans la nuit de jeudi à vendredi, portant à quatre le nombre de coups de feu à ayant eu lieu à Bruxelles cette semaine.
Le ministre de l’Intérieur, Bernard Quintin, et la ministre de la Justice, Annelies Verlinden, ont insisté vendredi sur la nécessité de déployer « plus de bleu dans les rues » de Bruxelles. Les autorités fédérales du pays se sont réunies en matinée à la suite d’un quatrième incident lié à des coups de feu à Bruxelles cette semaine, qui a coûté la vie à une personne à Anderlecht.
Le ministre de l’Intérieur a insisté, lors d’une conférence de presse, sur la nécessité de déployer plus d’agents des forces de l’ordre dans les rues de la capitale, sans pouvoir toutefois avancer de chiffres précis. Il a annoncé un déploiement de la réserve fédérale à Anderlecht dès ce vendredi, en plus d’une présence renforcée dans les métros bruxellois et d’un déploiement plus important des policiers de la zone Midi (Anderlecht, Saint-Gilles, Forest) dans certains quartiers d’Anderlecht. « Nous allons prendre toutes les mesures nécessaires avec les autorités pour travailler sur la chaîne. La rue appartient aux habitants, pas aux trafiquants », a affirmé M. Quintin.
Les ministres ressortent la panoplie de lutte contre le trafic
Annelies Verlinden a évoqué la nécessité de lutter contre le trafic d’armes et de stupéfiants. « Il faut travailler avec les partenaires à l’étranger pour lutter contre ce phénomène », a-t-elle insisté, en soulignant qu’il était nécessaire d’envoyer un signal pour montrer qu’il ne fallait pas « laisser la rue aux criminels ». La ministre souhaite aussi renforcer la stratégie régionale du plan « hotspot », avec l’accent sur la V.I.P., la « Very Irritating police », présente constamment sur le terrain. En mars 2024, le gouvernement bruxellois avait identifié 15 quartiers problématiques, surnommés « hotspots », qui bénéficient d’une approche coordonnée en matière de sécurité.
Le ministre de l’Intérieur a ensuite assuré que « tout le monde devait être responsabilisé », du producteur au consommateur. « Il faut travailler sur tous les trafics et toute la structure sous-jacente, trafic d’être humains, trafic d’armes, etc. On est quand même passé à un stade supérieur avec l’utilisation de plus en plus fréquente d’armes de guerre », a-t-il encore déclaré.
Il a par ailleurs évoqué la fusion des six zones de police locale à Bruxelles, voulue par le gouvernement fédéral mais rejetée par les bourgmestres bruxellois, en affirmant qu’il ne s’agissait pas d’un « gadget », mais bien d’une façon de libérer davantage de moyens et de personnel.
Les deux ministres ont souligné la spécificité de Bruxelles, capitale du pays et zone fortement fréquentée par de nombreux travailleurs de tout le pays qui y transitent quotidiennement, en plus de sa population de plus d’un million d’habitants. Quatre incidents liés à des coups de feu ont secoué la capitale cette semaine. Le dernier en date, dans la nuit de jeudi à vendredi, a coûté la vie à une personne à Anderlecht, dans le quartier du Peterbos.