Eric Snoeck
Eric Snoeck se montre prudent face à la notion de "sous-effectif" des policiers à Bruxelles. © BELGA PHOTO ERIC LALMAND

« On est en sous-effectif » : pourquoi Bruxelles peine-t-elle à attirer les policiers ?

« Oui, il y a un problème » de recrutement à Bruxelles dans la fonction de police. Le commissaire général ad intérim de la police fédérale ne s’en est pas caché lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi aux bureaux de la police fédérale. Eric Snoeck préfère toutefois rester prudent vis-à-vis des chiffres.

Selon le chef de corps de la zone de police de Bruxelles-Midi, Jurgen De Landsheer, la zone (qui couvre Anderlecht, Forest et Saint-Gilles) est confrontée à un manque de personnel qu’il évalue à 20%, soit plus de 200 policiers. La question est devenue plus brûlante ces derniers jours, alors que des coups de feu ont résonné dimanche près de la Porte de Hal, que des tirs à l’arme de guerre ont retenti mardi du côté de Saint-Gilles et qu’un individu a été abattu mercredi matin dans cette commune du sud de la capitale.

« Je suis toujours prudent quand on parle de chiffres ou de pourcentages », a réagi M. Snoeck. « On fait le calcul par rapport à des effectifs théoriques qui ont été déterminés il y a 20 ans », donc « par rapport à une norme qui n’est pas toujours actualisée », a-t-il tempéré.

Le nombre de policiers à Bruxelles n’augmente pas

Néanmoins, embaucher – et garder – suffisamment de policiers en poste à Bruxelles est une gageure, reconnaît le commissaire. « Pour toute une série de raisons », à commencer par la mobilité des travailleurs et travailleuses. « Après 5 ou 10 ans passés à Bruxelles, beaucoup de nos policiers ont envie de retourner » travailler plus près de leur domicile. « Le Belge est comme ça », sourit-il.

« Nous avons autant d’effectifs qui entrent à Bruxelles que de personnel qui quitte la capitale. C’est un des problèmes fondamentaux, qui fait que l’on parvient à stabiliser nos effectifs mais qu’on arrive parfois difficilement à les augmenter de manière significative, alors que des budgets ont été dégagés », a-t-il poursuivi.

Le financement de nouvelles recrues n’est d’ailleurs pas une source d’inquiétude immédiate pour le commissaire, puisque le budget « a été garanti pour la police fédérale » au cours de cette législature. « Au niveau des zones de police locale, il appartient aux bourgmestres de financer ou pas une augmentation de personnel. »

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