« Plus les jeunes sont intégrés, plus ils risquent de se radicaliser »
Connue en Belgique depuis la parution en 2001 de son rapport très controversé sur la criminalité des « jeunes allochtones en Belgique », ainsi que pour son aide à Bart De Wever dans la lutte contre le radicalisme, la criminologue néerlandaise Marion van San estime que de nombreux jeunes radicalisés sont issus de la classe moyenne et même de milieux aisés.
Dans une opinion publiée dans le quotidien De Standaard, la chercheuse contredit l’hypothèse que les jeunes Européens qui rejoignent la Syrie sont victimes d’une société qui ne les accepte pas et ne leur offre pas d’opportunités.
« Ces dernières années, on a beaucoup étudié le radicalisme et l’extrémisme partout dans le monde et ces études démontrent que les jeunes qui se radicalisent sont souvent issus de la classe moyenne. Il y a également des exemples de jeunes hommes et femmes de classes aisées. Pensez par exemple aux terroristes du 11 septembre, dont la plupart provenaient de familles en vue » écrit Marion Van San, qui a étudié environ 90 familles de jeunes partis combattre en Syrie.
Selon Van San, les enfants et petits-enfants d’immigrés qui ont grandi en Belgique font tout pour s’intégrer et être acceptés socialement. Par conséquent, ils auraient des attentes sociales plus élevées que les autres. « Ils sont plus souvent sensibles à l’exclusion et à la discrimination (supposée). En cas d’expérience négative, ils peuvent se détourner de la société et chercher leur salut dans une identité de groupe déviante ».
D’après elle, le comportement « occidental » de ces jeunes, les sorties et la consommation d’alcool et de drogues douces, adopté avant leur radicalisation prouve que celle-ci n’est pas due à une intégration ratée.
Si elle ne plaide pas pour l’abolition de mesures destinées à lutter contre la pauvreté et la discrimination sur le marché de l’emploi, la criminologue affirme qu’il ne s’agit pas de la bonne méthode pour combattre le radicalisme et l’extrémisme. Pour elle, il vaut mieux analyser en profondeur les jeunes concernés et les familles dont ils sont issus. « Tout le reste ne sert à rien » conclut-elle.
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