Peter Mertens
Plus la N-VA persiste à soutenir le régime saoudien, plus gros sont ses mensonges
Au sein de tous les partis, de plus en plus de critiques s’élèvent envers nos relations avec l’Arabie saoudite. Excepté à la N-VA. Et plus ce parti tente de justifier son choix, plus gros sont ses mensonges. Devant la montagne d’argent de la dictature saoudienne, la N-VA s’allonge à plat ventre.
Il y a environ un an, le journaliste Jan Segers écrivait un remarquable éditorial dans Het Laatste Nieuws : « La Belgique déploie son armée pour protéger Anvers et Bruxelles de terroristes auxquels elle livre directement ou indirectement des armes, au sens tant littéral que figuré. Pas besoin de s’appeler Peter Mertens ou d’être membre du PTB pour se poser des questions quant à une telle absurdité. Segers a raison : la Belgique nourrit l’extrémisme qu’elle prétend combattre. Beaucoup seront d’accord avec lui, mais qui a le cran d’en tirer les conclusions logiques, au plan économique et politique ? » Ce texte a été publié il y a plus de dix mois, le 20 janvier 2015. Depuis mon opinion La double morale : notre armée est à Anvers, nos armes en Arabie saoudite publié sur levif.be, cela fait près d’un an que nous menons campagne pour rompre les relations avec cet État-voyou qu’est l’Arabie saoudite. De plus en plus de partis et de politiciens ont repris cette demande à leur compte, et le soutien public pour un boycott est aujourd’hui plus large que jamais. Mais la question de Segers reste cependant posée : « Qui a le cran d’en tirer les conclusions logiques ? »
« Bien sûr, l’argent n’a pas d’odeur », chantait Jacques Brel. Toutefois, s’il est inodore, l’argent rend aveugle
Certainement pas le bourgmestre d’Anvers. Le 25 novembre 2015, lors du conseil communal, j’ai interpellé Bart De Wever à propos de la concession qui doit être octroyée de manière imminente à la firme saoudienne ERS dans le port d’Anvers. Ma question s’adressait au bourgmestre, parce qu’il s’agit d’un projet où des milliards sont en jeu et parce qu’il s’agit d’un important précédent. Ce n’est pas chaque semaine qu’un État-voyou et grand financier du terrorisme demande à pouvoir venir pomper de l’argent dans le port d’Anvers. Mais De Wever a fait ce qu’il fait toujours lors de débats difficiles. Il a esquivé et refilé la patate chaude à l’échevin Marc Van Peel, en charge du Port d’Anvers. Celui-ci a tourné autour du pot : il n’y a encore rien de décidé, mais nous sommes certes « à la veille d’une importante décision ». Van Peel a terminé son exposé par des mots pour le moins surprenants : « À titre personnel, mon avis est que nous avons déjà vu disparaître beaucoup de dictatures au Moyen-Orient et que ce qui les remplace n’est pas meilleur. » Cette intervention peut être revue en vidéo (en néerlandais) : http://on.fb.me/1MPyAEY. Selon Van Peel, l’Arabie saoudite serait donc une source de stabilité au Moyen-Orient. Quelle stabilité ? La stabilité d’une dictature qui coupe plus de têtes chaque mois que Daech en un an ? La stabilité d’un régime qui ne met pas la moindre entrave à ses plus importantes familles de banquiers pour soutenir le terrorisme djihadiste le plus violent dans le monde ? « Bien sûr, l’argent n’a pas d’odeur », chantait Jacques Brel. Toutefois, s’il est inodore, l’argent rend aveugle.
L’argent de Saleh Kamel, le financier d’Al-Qaïda, bientôt à Anvers ?
Lorsqu’en mai dernier, on a appris que des milliards de dollars saoudiens pourraient arriver à Anvers, les excellences de la N-VA se sont bousculées pour exprimer leur enthousiasme. « Cela met Anvers encore mieux sur la carte », lançait, gonflé de fierté, le bourgmestre Bart De Wever. Le titre figurait à la Une du site internet de la Gazet Van Antwerpen. Quant au ministre-président Geert Bourgeois, il a dû se dire « peut mieux faire » et il est passé au cran supérieur. La Une du site internet du Laatste Nieuws le citait : « Cela met la Flandre sur la carte ». Bourgeois qualifiait le deal d’ « opportunité unique pour la Flandre ». Dans la Flandre du « denken-durven-doen » (penser-oser-faire, le slogan de la N-VA, NdlT), tous les principes semblent devoir s’effacer devant les pétrodollars.
De quoi s’agit-il ? En mai dernier, la famille de banquiers saoudiens Al Issa a introduit une demande de concession au nom de la firme Energy Recovery Systems (ERS) pour un investissement dans le port d’Anvers. Le site d’informations Apache a révélé qu’outre la famille Al Issa, le grand banquier saoudien Saleh Kamel était également impliqué dans cet investissement. Apache a publié des preuves des liens entre Kamel et l’organisation terroriste Al-Qaïda : son nom figure sur la fameuse « Golden Chain », une liste de vingt richissimes financiers d’Al-Qaïda. Oussama Ben Laden a d’ailleurs investi 50 millions de dollars dans la Al Shamal Bank, qui appartient à Saleh Kamel. Suite à cela, la direction du port s’est d’abord contorsionnée avant de subitement affirmer que Saleh Kamel n’aurait désormais plus rien à voir dans ce projet. En outre, Saleh Kamel aurait été « acquitté » par les États-Unis. Apache a toutefois révélé que Kamel avait seulement été disculpé d’ « implication directe dans les attentats du 11-Septembre ». Il n’aurait plus manqué que ça ! Mais, à propos de son financement d’Al-Qaïda, il n’y a cependant jamais eu de verdict judiciaire. Au contraire, le FBI a confirmé la véracité de la liste « Golden Chain ». Ce qui est certain, c’est que la demande officielle de concession a été introduite par la famille Al Issa ET par Saleh Kamel.
Verser un bidon de M. Propre sur la demande de concession ne résout rien
Ce mercredi 25 novembre, lors de l’émission De Afspraak à la VRT, le député N-VA Peter De Roover déclarait : « Il ressort d’un examen que les rumeurs sur l’implication de Saleh Kamel sont basées sur une information. Nous devons donc partir du principe que Saleh Kamel n’a rien à voir avec la demande. » Or rien n’est moins vrai, et il est dommage que les autres invités ne connaissaient pas le dossier. Je cite donc littéralement les notules approuvées (!) de la séance du conseil d’administration du Port d’Anvers du 4 mai 2015 : « Parmi les actionnaires d’ERS figurent d’éminentes familles saoudiennes, comme Al Issa et Saleh Kamel. » Voilà ce qui figure en toutes lettres. Et pourtant, De Roover peut venir raconter à la télévision nationale que Kamel n’a « rien à voir » avec le dossier. C’est un mensonge pur et simple.
Un mensonge qui révèle la technique de communication entre-temps « adaptée » de la direction du port. Car depuis, en coulisses, tout est fait pour rayer le nom de Saleh Kamel du dossier. Mais ce n’est pas parce qu’on verse un bidon de M. Propre sur la demande de concession que l’investissement deviendrait tout d’un coup moins problématique. Si, en janvier 2016, le nouveau conseil d’administration du Port d’Anvers décide d’accorder quand même une concession à la firme saoudienne ERS, cela donnera un signal important pour tout le pays. En pleine période de menace terroriste de niveau 3, un des plus importants acteurs économiques du pays donnera son feu vert à des relations commerciales sans le moindre obstacle avec l’État-voyou qu’est l’Arabie saoudite, dont les plus importantes familles de banquiers peuvent sans aucun problème sponsoriser le terrorisme.
La direction du port veut décider sans « fouineurs » et sans questions critiques
L’échevin en charge du port Marc Van Peel a déclaré au conseil communal de novembre 2015 que nous étions « à la veille » d’une importante décision à propos d’ERS. De Tijd écrivait que, cette semaine, les violons seraient accordés. Le dossier ne sera cependant pas discuté lors du prochain conseil d’administration du Port d’Anvers, le 14 décembre. Mais bien au conseil d’administration de début janvier 2016. C’est en effet alors qu’entre en fonctions un nouveau conseil d’administration, dont presque tous les partis d’opposition ont été exclus. Tant Dirk Van Duppen (PTB) que Wouter Van Besien (Groen) et aussi Filip De Winter (VB) ne peuvent plus être présents au conseil d’administration, ainsi en a décidé la majorité anversoise en octobre, avec l’accord tacite du sp.a qui, en échange d’un siège, s’est abstenu lors du vote (http://bit.ly/1LihpkW, en néerlandais). L’opposition est remplacée par entre autres Giulia Van Waeyenberge, épouse de Michael Saverys, de la richissime famille d’armateurs Saverys. Et par Roger Roels, ancien lobbyiste pour la multinationale de conteneurs DP World, qui en avril 2013 a reçu en cadeau de la société du port d’Anvers une très controversée dispense de paiement d’une amende d’un montant de 19 millions d’euros (!). Opposition balayée et pions supplémentaires dans la place pour obtenir la grosse galette. Ainsi, on peut rester tranquillement « entre soi » et, en janvier, le feu vert pourra être donné pour les milliards saoudiens sans trop de questions critiques.
Ce qui est possible pour la Mafia doit pouvoir l’être pour l’État-voyou saoudien
À la télévision, le député N-VA Peter De Roover a également déclaré : « Il est clair que les investisseurs doivent être soigneusement examinés mais, en même temps, 700 emplois, ce n’est pas une chose à prendre de haut ou à laisser passer avec un raisonnement en noir et blanc. » Donc, pour la N-VA, il ne faut apparemment pas appliquer le moindre principe éthique dans nos relations étrangères. Ça, c’est réellement un raisonnement noir et blanc, et que l’on n’a d’ailleurs pas pratiqué lorsque l’on a refusé l’Italien Palumbo (voir plus loin). En outre, il est tout à fait faux de présenter les choses comme s’il n’existait pas d’alternatives. Pas moins de 11 entreprises avaient en effet introduit une demande de concession pour le Dock Delwaide. Trois d’entre elles, dont ERS, ont été retenues. Il est donc parfaitement possible de rouvrir toutes les autres options d’investissement de l’enquête de marché pour le Dock Delwaide, et d’octroyer la concession à un autre investisseur.
Entre-temps, une pétition vient d’être lancée pour demander que la direction du port d’Anvers n’accorde pas de concession à ERS en janvier (http://bit.ly/1LLzC0Z). Car il est parfaitement possible de refuser la demande d’ERS. L’infrastructure du port est un bien public. Les entreprises peuvent y obtenir une concession pour un terminal si elles satisfont à un certain nombre de conditions économiques, sociales, écologiques ET éthiques.
L’an dernier, la société portuaire a ainsi refusé la reprise de l’Antwerps Ship Repair par l’Italien Palumbo parce que celui-ci aurait, selon la direction du port, des « liens avec la Mafia ». Un refus motivé par des liens avec la Mafia doit également pouvoir être prononcé envers le régime saoudien, qui a encore bien plus de morts sur la conscience. L’exemple de Palumbo prouve aussi que la société du port n’a absolument pas besoin de la bénédiction du gouvernement flamand ou de l’autorité fédérale. À Anvers, on peut parfaitement réfléchir et décider en toute indépendance sur les demandes de concession. Encore faut-il juste le vouloir.
Plus l’Arabie saoudite est mise en cause, plus la N-VA défend le régime saoudien
Alors qu’entre-temps, dans tous les partis, des voix s’élèvent pour remettre en question nos relations avec l’Arabie saoudite, il est frappant de constater à quel point la N-VA défend les liens avec ce pays. « L’Arabie saoudite est et reste un allié dans la lutte contre Daech », affirmait Peter De Roover à De Afspraak. Un allié dans la lutte contre le terrorisme ? Il faut oser ! Il y a deux semaines, dans mon article d’opinion Qu’attendons-nous pour couper l’oxygène à l’État islamique, son approvisionnement en argent et en armes ?, qui a depuis été partagé plus de 17 000 fois, j’écrivais : « Officiellement, l’Arabie saoudite lutte contre Daech et ce pays soutient le programme antiterroriste des Nations unies. Mais ce n’est rien de plus qu’une façade. Tous les rapports continuent à montrer que les salafistes les plus radicaux continuent à recevoir du soutien idéologique et matériel du royaume saoudien. »
Selon la N-VA, le régime saoudien est donc un « allié dans la lutte contre Daech ». La N-VA se place ainsi elle-même dans le haut de la liste des fidèles alliés du roi saoudien Salman, monté sur le trône au début de cette année. En bonne compagnie du roi Philippe qui, début 2015, s’est rendu là-bas pour rendre hommage au défunt souverain et serrer la main du nouveau roi Salman. Dans les années 1980, ce même Salman était, selon la CIA, « le plus important bailleur de fonds pour les moudjahidine et la guerre sainte islamique en Afghanistan ». Dans son livre Thicker Than Oil: America’s Uneasy Partnership With Saudi Arabia, la journaliste Rachel Bronson a révélé que Salman a aidé à recruter des terroristes djihadistes pour Abdul Rasul Sayyaf. Ce n’est pas rien : Sayyaf est en effet le djihadiste salafiste afghan qualifié de « mentor » tant d’Oussama Ben Laden que de Khalid Sheikh Mohammed, le cerveau des attentats du 11-Septembre. Via la Saudi High Commission for Relief of Bosnia and Herzegovina (SHC, Haut Commissariat saoudien pour l’aide à la Bosnie) et la Third World Relief Agency (TWRA, Agence de secours au tiers-monde), Salman a également sponsorisé Al-Qaïda en Bosnie durant la sanglante guerre civile. Le nouveau roi d’Arabie saoudite est aussi un grand ami du suprématiste islamiste Saleh al-Maghamsi, qui a déclaré qu' »aux yeux d’Allah », il y avait « plus de gloire et de sainteté » pour Oussama Ben Laden que pour les « juifs, chrétiens, athées » et autres « mécréants ». Quel bel allié que voilà, ce nouveau roi Salman qui a grandi en étant le financier de terroristes en Afghanistan et en Bosnie.
Alerte de niveau 3 pour les citoyens, alerte de niveau 0 pour l’argent saoudien
« On estime que l’Arabie saoudite a investi plus de 10 milliards de dollars pour diffuser son agenda wahhabite via des organisations caritatives. » Telle était la conclusion d’un rapport d’enquête du Parlement européen en 2013. « Des experts en sécurité de l’Union européenne estiment que 15 à 20 % de cet argent a été détourné vers Al-Qaïda et d’autres groupes djihadistes violents », révélait le journal britannique The Independent le 26 août 2014. Alors que 2 milliards de dollars de l’État saoudien vont aux terroristes, De Roover continue malgré tout à soutenir que le régime saoudien est « un allié » dans la lutte contre le terrorisme. Alerte de niveau 3 pour les citoyens, alerte de niveau 0 pour l’argent saoudien ; avec la N-VA, tout est possible.
Même aux États-Unis, pays qui a toujours protégé le royaume saoudien – le pétrole, vous savez bien -, la critique prend de plus en plus d’ampleur. Celle-ci émane entre autres de l’ancien sénateur démocrate Bob Graham, qui a codirigé la commission d’enquête commune du Parlement et du Sénat sur les attentats du 11-Septembre. Le Congrès américain a publié son gros rapport d’enquête de plus de 800 pages. Ou du moins presque tout son rapport. En effet, 28 pages en ont été supprimées. Celles-ci portent plus particulièrement sur le rôle de l’Arabie saoudite dans les attentats du 11-Septembre. Bob Graham en connaît le contenu, et il qualifie celui-ci de « choquant ». Graham est une des forces motrices du mouvement qui exige que ces 28 pages soient rendues publiques, et il affirme que « celles-ci inciteront le gouvernement américain à revoir la nature de notre relation avec l’Arabie saoudite ». Dans le magazine américain Newsweek du 1er juillet dernier (http://bit.ly/1xI3wAL, en anglais), Graham lève un petit coin du voile : « L’Arabie saoudite n’a jamais mis fin à sa volonté de répandre le wahhabisme extrême. Il existe une ligne directe entre la diffusion de cette idéologie et la création de Daech. Daech est un produit des idéaux saoudiens, de l’argent saoudien et du soutien organisationnel saoudien, bien que ce pays prétende actuellement être très anti-Daech. Ils sont comme des parents qui ne veulent plus rien avoir à faire avec un enfant qu’ils ne contrôlent plus. »
Celui qui soutient le régime saoudien a aussi une part du sang de jeunes blogueurs et poètes sur les mains
« Il faut être clair, l’Arabie saoudite met sans discussion tous les combattants de Syrie en prison. Le régime est très répressif à l’égard de ces gens », a affirmé sans rougir Peter De Roover à De Afspraak. Rien n’est moins vrai. Aujourd’hui, l’Arabie saoudite arme et finance encore et toujours les combattants en Syrie. C’est ainsi qu’elle sponsorise actuellement « l’Armée de l’islam », Jaish al-Islam, et « l’Armée de la conquête », Jaish al-Fatah. Dans cette « Armée de la conquête », Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda, a joué jusqu’au 30 octobre dernier un rôle central. Cette année, le Front Al-Nosra a fait entre autres parler de lui dans les infos pour avoir, à côté de ses « opérations armées normales », massacré 20 villageois druzes, une communauté religieuse minoritaire en Syrie. Tout comme le régime saoudien finance toujours aujourd’hui le groupe armé islamiste du réseau Haqqani en Afghanistan, et a – selon le Wall Street Journal – une alliance objective avec Al-Qaïda au Yémen. Pour continuer à défendre la politique de la N-VA, De Roover ne craint pas d’avancer les plus grotesques contre-vérités.
Ce qui est vrai, c’est que certains groupes terroristes sont désormais considérés comme « indésirables » en Arabie saoudite. Parce que les Saoudiens n’arrivent plus à exercer de contrôle sur eux. Mais, même dans ce cas, il n’est nullement question de régime « très répressif » pour ces terroristes. Quant aux prisons pour cette sorte de terroristes, elles sont toutefois « d’un luxe hallucinant », expliquait le site d’informations Newsmonkey en mars dernier (http://newsmonkey.be/article/33895, en néerlandais). Des chambres quatre-étoiles, tout le luxe, buffet non-stop, etc. Non, Monsieur De Roover, en Arabie saoudite, c’est bien pire si vous n’êtes PAS un terroriste. Car là, on risque non seulement de très lourdes amendes, mais aussi la mort ou des châtiments corporels, comme le jeune blogueur Raif Badawi, condamné à une peine de 1 000 coups de fouet pour avoir ouvert un blog sur les droits de l’Homme. Ou comme le poète palestinien Ashraf Fayadh, condamné à mort la semaine dernière par le régime saoudien parce que sa poésie est jugée trop humaniste. Celui qui persiste à soutenir le régime saoudien a aussi une part du sang de jeunes blogueurs et poètes sur les mains.
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