Plan de relance: Pourquoi la Flandre fait mieux que les autres régions

Nicolas De Decker
Nicolas De Decker Journaliste au Vif

Mieux dotée financièrement, et se dispersant moins que la Wallonie, la Flandre, elle, est bien dans les temps pour remplir toutes les obligations du Plan de reprise et de résilience.

Comme son homologue wallonne, la Flandre avait mis le printemps 2020 à profit pour programmer sa propre relance. Mais la relance du nord sera moins dispersée que celle du sud. Elle sera donc plus efficace. On s’en doutait dès le début, ça se confirme en cours de route.

En avril et mai 2020, le gouvernement Jambon institue un «comité de relance économique» et un «comité de relance sociale», dont les recommandations, présentées en juillet 2021, mèneront à l’adoption d’un plan flamand, baptisé «Vlaamse Veerkracht». Celui-ci ne mobiliserait que 4,3 milliards d’euros, portant sur un total de 180 mesures de relance. C’était déjà moins d’argent et moins de projets que le plan wallon, et la manne européenne n’était pas encore considérée.

Logiquement, cette différence d’approche se marquera aussi, plus tard, dans la sélection des projets régionaux flamands intégrés au Plan national pour la reprise et la résilience et envoyés à la Commission européenne, puisque, selon le décompte du site nextgenbelgium.be, la Flandre sera éligible pour deux milliards d’euros de subsides pour un total de 18 projets à réaliser. C’est moins de projets à mettre en œuvre, pour plus d’argent à recevoir, que pour la Région wallonne… Conséquemment, le pilotage flamand de ces projets PNRR aura été, on peut déjà l’affirmer, beaucoup plus efficace. Dans notre tableau simplifié (voir ci-dessous), tous les indicateurs flamands sont au vert. Et, selon le rapportage semestriel, cinq jalons et cibles n’avaient pas été atteints en octobre, sur un total de 39.

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Car de petits retards ont tout de même été enregistrés:

  • Certaines primes à la rénovation écoénergétique de logements sociaux ont été distribuées plus lentement que prévu, en raison, selon le ministre Matthias Diependaele (N-VA), de leur succès, qui a en partie submergé l’administration. Mais le rattrapage est en cours, et on estime que 36 000 habitations ont déjà été rénovées à partir de ce programme. C’est le seul projet d’investissement à connaître une anicroche.

Les autres problèmes flamands sont survenus dans des réformes:

  • La Cour constitutionnelle a cassé les décrets mettant en œuvre le «saut digital» dans l’enseignement flamand, mais le ministre Ben Weyts (N-VA), qui a demandé un rééchelonnement des délais à la Commission européenne, promet que la législation révisée pourra prendre sa pleine force bien avant 2026.
  • Le marché du travail plus inclusif de la ministre Hilde Crevits (CD&V) a tardé à passer l’écueil de la concertation sociale, mais la Commission, précise la ministre, «nous a assuré que la date de la cible n’était qu’indicative».
  • Le projet de procédures et de recours plus rapides en matière environnementale de la ministre Zuhal Demir (N-VA) a été perturbé dans son adoption, promise pour la fin de cette année, par les discussions sur ces sujets au gouvernement flamand.
  • Deux décrets de la ministre de la mobilité, Lydia Peeters (Open VLD) sur son projet de lutte contre les émissions de dioxyde d’azote dans le transport sont encore en discussion au gouvernement flamand, et en attente d’un arbitrage politique.

Mais, selon le rapport semestriel, leur mise en œuvre, à l’horizon de 2026, n’est pas compromise. Ou pas encore.

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