Plainte pour harcèlement: le greffier du parlement wallon sur la sellette

Le Vif

Une plainte pour harcèlement a été déposée à l’auditorat du travail de Namur contre le greffier du parlement wallon, Frédéric Janssens, et contre les cinq membres du Bureau du parlement, l’organe en charge de la gestion de l’institution, rapporte Le Soir lundi. Une information judiciaire a été ouverte.

Les députés en question sont les cinq membres du Bureau du parlement, l’organe en charge de la gestion de l’institution, à savoir le président Jean-Claude Marcourt (PS), les vice-présidents Jacqueline Galant (MR) et Manu Disabato (Ecolo) et les secrétaires Sophie Pécriaux (PS) et Sybille de Coster-Bauchau (MR). Quant au greffier Frédéric Janssens, c’est lui le haut fonctionnaire chargé de faire tourner le parlement au quotidien. Cette fonction lui donne autorité, au nom du Bureau, sur tout le personnel.

Les méthodes de management du greffier, qui gère les 105 agents de l’institution, sont de plus en plus contestées en interne. Dans un enregistrement obtenu par Le Soir, M. Janssens menace violemment un membre du personnel. « T’es à la morgue à midi », lui lance notamment le greffier. Mais les documents qui ont fuité ne concernent pas que des questions de ressources humaines. Il apparaît également que les dépenses du parlement sont en pleine explosion.

Budget en pleine explosion

Au lieu des 10 millions annoncés, le budget consacré à la nouvelle Maison des parlementaires dépasse ainsi allégrement les 20 millions d’euros. La jonction piétonne de quelques dizaines de mètres, qui permet désormais aux députés de passer du parking au parlement sans devoir traverser la voie publique, a pour sa part, coûté au moins 2,1 millions au lieu des 700.000 euros prévus.

Ces dépassements, déjà pointés dans la presse à la fin du mois d’août, avaient poussé le PTB, dans l’opposition, à réclamer des éclaircissements dans un courrier envoyé au président de l’assemblée et aux membres du Bureau. « Des questions légitimes se posent et elles attendent des réponses claires et transparentes », y écrivait notamment le chef de file du parti à Namur, Germain Mugemangango.

   « Et les exemples de surchauffe de la carte bancaire s’accumulent, entre un hangar pour ranger des barrières dont le budget a été multiplié par 13 en deux ans, ou des frais de téléphonie de près de 25.000 euros durant les vacances du greffier au Costa Rica« , énumère Le Soir.

   En outre, l’Office central pour la répression de la corruption (OCRC) a reçu plusieurs courriers anonymes dénonçant un marché public piloté par le parlement wallon. La société ayant remporté ce marché est suspectée d’avoir été favorisée par rapport aux autres soumissionnaires.

Enfin, interrogé par le quotidien, le greffier se défend. « Que mon style managérial puisse ne pas convenir, c’est humain. La question est de savoir si ce style est dommageable et repose sur des pratiques contraires aux lois ou s’il permet de remplir les objectifs assignés. »

Le PTB demande une réunion urgente de la commission Affaires générales

Face aux éléments reprochés au greffier du parlement wallon, le PTB demande une réunion urgente de la commission Affaires générales « pour permettre aux députés de poser toutes les questions nécessaires à M. Marcourt, aux membres du Bureau et au greffier du parlement. »

« Les membres du Bureau doivent remettre toutes les pièces justificatives des dépenses concernées dans les plus brefs délais », souligne le chef de groupe de l’extrême gauche au parlement régional, Germain Mugemangango.

« Comment se fait-il que de telles dépenses aient été validées quand on connaît la situation financière de la Wallonie ? », s’interroge-t-il encore.

« C’est la conception même de travail du Bureau qui dirige et verrouille tout qui doit fondamentalement changer. Tout cela doit être clarifié au plus vite et si ces éléments se confirment, c’est inacceptable et ne peut rester impuni« , conclut Germain Mugemangango.

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