Pierre-Yves Dermagne succède à Paul Furlan
Le député socialiste wallon Pierre-Yves Dermagne remplacera Paul Furlan au sein du gouvernement wallon, a annoncé jeudi après-midi le président du PS, Elio Di Rupo, peu avant la prestation de serment à Namur du nouveau ministre.
« Nous avons fait le choix de la jeunesse », a commenté M. Di Rupo lors d’une conférence de presse à Bruxelles, en présence du nouveau ministre. « Il est la bonne personne à la bonne place! », a-t-il ajouté.
Agé de 36 ans et député wallon depuis 2014, M. Dermagne reprend les compétences du Logement, des Pouvoirs locaux ainsi que des Infrastructures sportives au sein de l’exécutif wallon.
Le portefeuille de l’Energie, que M. Furlan détenait également jusqu’à sa démission jeudi matin, a lui été confié au ministre Christophe Lacroix, déjà en charge du Budget, de la Fonction publique et de la Simplification administrative.
Devant la presse, M. Dermagne a exprimé une « pensée émue » pour son prédécesseur. « Il n’a pas à rougir de son bilan », a-t-il dit avant de remercier M. Di Rupo pour la confiance placée en lui pour exercer cette « mission importante ».
« Je peux vous assurer que je vais me mettre au travail d’arrache-pied dès ce soir », a dit le nouveau ministre qui jouit d’une réputation de « bûcheur ». Il était attendu ce jeudi à Namur à 17h00 pour prêter serment.
Originaire de Rochefort dont il est le Premier échevin depuis 2012, ce juriste de formation et avocat a fait ses classes comme attaché parlementaire, ainsi que comme chef de cabinet adjoint de Philippe Courard lorsqu’il était ministre wallon des Affaires intérieures. Il fut également conseiller auprès de la ministre wallonne Eliane Tilleux.
Conseiller provincial à Namur dès 2006, il était devenu député provincial en 2012.
En octobre 2015, il s’était fait remarquer en signant dans la presse – avec ses coreligionnaires Nicolas Martin et Christophe Colligon – un plaidoyer pour la régionalisation des compétences de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Ombre au tableau du futur ministre, M. Dermagne a été l’un des coauteurs de la proposition de décret de juin 2015 qui a prolongé de deux ans – jusqu’au 1er juillet 2017 – les règles internes des intercommunales gestionnaires de réseaux de distribution ou de communication.
L’échéance du 1er juillet 2015 aurait mis ces intercommunales en butte avec le Code de la démocratie locale, de par l’existence des comités de secteur, ces organes qui, chez Publifin, ont permis à des mandataires locaux de toucher d’importantes rémunérations sans obligation de prester.
La désignation de Pierre-Yves Dermagne intervient après la démission plus tôt de la journée de Paul Furlan, emporté par la tempête Publifin.
Jeudi devant la presse, le président du PS lui a rendu hommage. « La vie politique a ses vicissitudes et je voudrais saluer sa décision et le travail accompli ».
Interrogé sur l’affaire Publifin et la persistance apparente au sein de son parti de « parvenus » – dont il avait dit par le passé ne plus supporter la présence -, M. Di Rupo est apparu quelque peu résigné.
« Vous n’éviterez jamais à quelques personnes de ne pas être respectueuses de l’ensemble des règles… ». Mais « ce n’est pas parce qu’une voiture roule à contre-sens sur l’autoroute que toutes les autres voitures sont fautives », a-t-il souligné, rappelant la batterie de mesures d’éthique politique adoptée lundi par le PS.
Quant au patron de Nethys et bourgmestre d’Ans (actuellement hospitalisé), Stéphane Moreau, celui-ci devra « impérativement » choisir d’ici la fin février lequel des deux mandats il entend conserver, a répété le président du PS. « Ou bien il fait de la politique comme bourgmestre. Ou bien il est dans le monde économique et il n’est plus bourgmestre de la commune de Ans ».