Paul Rusesabagina: On ne pourra rien faire sans la collaboration du Rwanda (Wilmès)
La ministre des Affaires étrangères, Sophie Wilmès, a insisté mardi sur l’importance de poursuivre le dialogue avec les autorités rwandaises dans le dossier de Paul Rusesabagina, condamné le 20 septembre pour terrorisme par un tribunal de Kigali.
Plusieurs députés ont interrogé la ministre en commission sur ce dossier et réclamé le rapatriement du citoyen belgo-rwandais. « On doit pouvoir parler de libération humanitaire et du rapatriement d’un ressortissant belge qui a fait l’objet d’une disparition forcée » », a souligné Samuel Cogolati (Ecolo-Groen) tandis que son collègue Wouter De Vriendt estimait qu’une convocation de l’ambassadeur rwandais à Bruxelles s’imposait « à tout le moins ». Pour Els Van Hoof (CD&V), c’est la question même de l’aide belge au Rwanda et « à un appareil d’Etat » auquel des violations des droits de l’homme sont reprochées qui doit être abordée. Dans l’opposition, François De Smet (DéFI) s’est interrogé sur la mise en oeuvre de la convention d’entraide judiciaire entre la Belgique et le Rwanda qui lui paraît « asymétrique ».
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Depuis le mois de septembre, les services belges suivent de près la situation de M. Rusesabagina, a rappelé la ministre qui a mis en avant les nombreux contacts entre Bruxelles et Kigali à propos de ce dossier. A l’annonce du verdict, la Belgique a d’ailleurs mis en cause les conditions du procès dans un communiqué qui a mené à l’annulation d’une rencontre entre Mme Wilmès et son homologue, Vincent Biruta, à New York en marge de l’assemblée générale des Nations-Unies. Une rencontre entre le chef de cabinet de la ministre belge et l’ambassadeur rwandais a toutefois eu lieu à Bruxelles.
« Rien ne pourra être fait sans la collaboration des Rwandais. On essaie de garder un maximum de canaux ouverts pour aider au maximum Paul Rusesabagina », a expliqué Mme Wilmès.
Le fait que le Rwanda considère M. Rusesabagina comme un citoyen rwandais complique toutefois la tâche, a-t-elle précisé.