Paul Magnette ne veut pas que les dépenses en soins de santé soient réduites pour augmenter le budget de l'armée. (Photo by NICOLAS MAETERLINCK / BELGA MAG / Belga via AFP) (Photo by NICOLAS MAETERLINCK/BELGA MAG/AFP via Getty Images) © Belga

Paul Magnette ne veut pas rogner sur les dépenses sociales pour acheter des armes

Dimanche, le Premier ministre Alexander De Croo avait plaidé en faveur d’un accroissement des dépenses militaires afin d’atteindre les 2% du PIB consacrés à la Défense en 2029, le tout en visant un « contrôle » de la croissance des dépenses en soins de santé. Une sortie qui n’a pas été appréciée par le PS et le CD&V.

Le PS rejette catégoriquement l’idée de retirer de l’argent des politiques sociales pour financer des achats militaires, a averti lundi son président, Paul Magnette, à la suite de propos tenus dimanche par le Premier ministre Alexander De Croo.

« La Belgique a toujours tenu ses engagements pour garantir la paix. Durant cette législature, avec la ministre de la Défense socialiste Ludivine Dedonder, des moyens considérables ont été investis pour garantir notre sécurité face aux menaces. Et ceci, tout en refinançant la sécurité sociale. Pour le PS, il est définitivement hors de question de retirer un centime du financement de la Sécurité sociale – médecin, médicament, pension, …- pour acheter des armes. Tant que le PS sera au gouvernement, cela n’arrivera pas. La sécurité sera garantie. La sécurité sociale aussi », a affirmé M. Magnette sur le réseau X.

Alexander De Croo (Open Vld) a plaidé en faveur d’un accroissement des dépenses militaires afin d’atteindre les 2% du PIB consacrés à la Défense en 2029 au lieu de 2035. Selon lui, il faudra donc rogner d’autres dépenses. Il a notamment insisté sur la nécessité de remettre plus de gens à l’emploi et rappelé la proposition libérale d’une limitation des allocations de chômage dans le temps. Il vise aussi un « contrôle » de la croissance des dépenses en soins de santé.

Une proposition de De Croo jugée incompréhensible par le CD&V

Cette sortie n’a pas davantage plu au CD&V. Son président, Sammy Mahdi l’a qualifiée d' »incompréhensible ».  « Selon nous, notre système de soins de santé a tout simplement besoin de plus de ressources. Le vieillissement de la population ne cesse de croître, ce qui entraîne une hausse de la demande de soins. Le nombre de malades chroniques et de besoins de soins chroniques augmente. Et nous avons besoin de plus de ressources pour les soins de santé mentale si nous voulons que le bien-être mental des gens prenne autant d’importance que leur bien-être physique », a-t-il fait remarquer.

Les chrétiens-démocrates reconnaissent l’importance du défi budgétaire pour la Belgique, mais n’apprécient pas que certains dès lors se tournent vers les soins de santé. Ils rappellent qu’un projet de réforme fiscale n’a pu aboutir en raison du blocage libéral, en particulier du MR. 

« Il est très cynique de ne pas mettre en œuvre la réforme fiscale qui aurait donné aux gens un gain net et qui aurait eu un effet stimulant, mais de commencer ensuite à parler d’économies dans les soins de santé. Que faisons-nous ? Les excès dans les soins de santé doivent être éliminés, il suffit de penser aux suppléments d’honoraires et autres, mais le Flamand lambda ne devrait jamais en pâtir », a souligné M. Mahdi.

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