Patrick Dupriez, un écologiste de la première heure
Patrick Dupriez est un écologiste de la première heure. Membre d’Ecolo depuis 1985, il est de ceux qui y ont lancé les premiers cafés politiques ainsi que les Etats généraux de l’écologie politique. Il quitte aujourd’hui la présidence du parti qu’il occupait avec Zakia Khattabi depuis le mois de mars 2015.
Né en 1968 à Yaoundé – son père était coopérant – et ayant passé une partie de sa scolarité en Brabant wallon, Patrick Dupriez est installé à Ciney où il a été échevin de 2006 à 2009.
Ingénieur agronome des eaux et forêts, son parcours professionnel l’a mené dans le secteur des ONG et dans l’administration. Il a par ailleurs été responsable de la formation au centre d’étude du parti, Etopia, à partir de 2002.
En 2009, il est élu au parlement wallon. Il se montre actif dans des matières comme l’agriculture, la biodiversité, les travaux publics et l’environnement mais aussi, au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, la petite enfance, la promotion de la santé et les relations internationales.
Le député est à l’origine d’un décret qui supprime la prescription trentenaire des sentiers vicinaux. Il s’est également fait remarquer, en 2011, dans le dossier de la cartographie des zones Natura 2000 qui lui a valu quelques échanges tendus avec le ministre de la Nature de l’époque, un certain Benoît Lutgen.
En 2012, Patrick Dupriez accède à la présidence du parlement wallon en remplacement d’une autre écologiste, Emily Hoyos, devenue co-présidente du parti en compagnie d’Olivier Deleuze. Il plaidera à plusieurs reprises en faveur d’une circonscription électorale régionale. En 2014, le député est emporté avec d’autres élus par la débâcle électorale des Verts après 5 ans d’une législature Olivier mouvementée.
Il se présente à la co-présidence d’Ecolo en compagnie de Zakia Khattabi, face à un duo arrivé tard dans la course et formé de Chloé Deltour et Christos Doulkeridis, et emporte 60% des voix lors d’une assemblée générale le 22 mars 2015. Il a la lourde tâche de redonner du souffle à une formation meurtrie par la défaite. Son projet se fonde tout à la fois sur le rejet du néo-libéralisme et du productivisme, la nécessité de fonder davantage l’action du parti sur les communes, de renouer les liens avec la société civile, d’impliquer mieux et différemment les militants ainsi que de renforcer les liens avec Groen. Il faut assumer la « radicalité et la globalité » du projet écologiste, martèle Mme Khattabi. « Vive le printemps d’Ecolo », proclame M. Dupriez à l’issue de l’AG. Les élections communales de dimanche ont confirmé sa prédiction.
D’un naturel discret et goûtant peu aux « petites phrases », Patrick Dupriez sera moins présent dans les médias que sa collègue. Le duo semble toutefois bien fonctionner et parvient à relancer le parti.
Pour des raisons personnelles, Patrick Dupriez a annoncé son départ vendredi soir. Zakia Khattabi proposera à l’AG le nom d’un remplaçant en vue de terminer le mandat qui expire après les élections de mai 2019. En vertu des statuts du parti, il doit s’agir d’un Wallon. Plusieurs noms sont évoqués: les députés fédéraux Jean-Marc Nollet et Georges Gilkinet, le député wallon Stéphane Hazée ou encore l’ancien co-président Jean-Michel Javaux.
Belga