Pandora Papers: plusieurs banquiers belges présents dans les paradis fiscaux

Le Vif

Le révélations des Pandora Papers se poursuivent. Plusieurs noms belges ont été dévoilés ce mardi, parmi lesquels certains noms du monde financier et des fintech. Interrogés par Knack, les banquiers impliqués avancent plusieurs raisons pour justifier leurs activités offshore.

Le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), qui a travaillé avec 600 journalistes issus de 117 pays, a enquêté sur les documents. Knack, Le Soir et De Tijd ont analysé les documents pour la Belgique. Ils ont retrouvé les noms de plusieurs banquiers belges.

Guy de Selliers de Moranville

Guy de Selliers de Moranville (69 ans), vice-président du groupe d’assurance Ageas et basé à Londres est devenu actionnaire de Milazzo Properties Holdings Limited dans les îles Vierges britanniques en 2017. Les Pandora Papers révèlent que la société comprenait des « biens résidentiels » d’une valeur de 4,5 millions de livres. Les fonds provenaient du « produit d’une carrière de trente ans dans la banque d’investissement ».

« J’ai pleinement respecté les règles en vigueur dans mon pays de résidence, à savoir le Royaume-Uni. Le statut de non domicilié, qui doit être formellement approuvé par les autorités fiscales britanniques, permet explicitement le maintien de structures offshore », a répondu Moranville à Knack.

Wouter Devriendt

Toujours selon Knack, Wouter Devriendt (54 ans), CEO de la banque résiduelle Dexia jusqu’en octobre 2019, et l’ancien cadre supérieur de la VRT Paul Lembrechts (64 ans), ex-ABN Amro, ont chacun acheté pour quelque 20 000 dollars d’actions de Candace Management Limited, fondée en 2002 aux îles Vierges britanniques, au cours de la période 2010-2013. Cet offshore est à son tour (co)-actionnaire d’African Spirit à Maurice, qui possède Asilia Africa, le holding de parcs safari au Kenya, en Afrique du Sud et en Tanzanie. Asilia a créé des centaines d’emplois directs en Afrique, protégé des milliers de kilomètres carrés de nature vierge et payé des millions de dollars en impôts », déclare Jeroen Harderwijk, fondateur d’Asilia Africa, à Knack.

Xavier Van Campenhout

Ancien numéro 2 de la Banque Degroof-Petercam, Xavier Van Campenhout (54 ans) apparaît en 2015 comme « protecteur » d’un trust en Nouvelle-Zélande, le Cassiopeia Trust. Celui-ci n’a rien à voir avec les biens propres de Van Campenhout, mais a été créé en 2006 par une famille de la noblesse belge. « Mon rôle était de superviser la bonne gestion de la fiducie et le respect de ses objectifs », répond Van Campenhout à Knack. « Les fonds du trust provenaient d’actifs familiaux d’origine étrangère remontant à plusieurs générations. Les bénéficiaires vivaient dans des pays différents. L’objectif était de s’assurer que les biens seraient transmis aux descendants selon des considérations prédéfinies ». Selon le banquier, le trust n’avait aucun objectif fiscal. Il appartenait aux bénéficiaires eux-mêmes de s’acquitter de leurs propres obligations.: « Cassiopée a été déclaré et régularisé », confirme un avocat belge impliqué. Selon Van Campenhout, le trust a été dissous.

Selliers de Moranville, Devriendt, et Van Campenhout ne sont pas les seuls banquiers belges impliqués. Des membres de la famille Solvay ont également constitué une toile de sociétés offshore, faisant en sorte que cela n’apparaisse jamais dans les registres de l’entreprise.

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