Opération antiterroriste visant les milieux d’extrême droite: plus de 100 armes ont été trouvées lors de la perquisition à Merksem
Plus de 100 armes ont été trouvées lors de la perquisition à Merksem, dans la province d’Anvers, qui a fait un mort, a confirmé mercredi après-midi le parquet fédéral. Outres de grandes quantités de munitions, des gilets pare-balles, des lunettes de vision nocturne et thermique ont été retrouvées. Au cours d’autres perquisitions, six personnes au total ont été interpellées.
Les suspects « sont soupçonnés de vouloir commettre une forme de résistance armée contre le gouvernement, sans qu’un objectif concret ou une durée aient déjà été déterminés », a précisé le parquet.
L’opération menée mercredi matin dans une dizaine de lieux, la plupart proches d’Anvers, est en lien avec une enquête portant sur la détention illégale d’armes à feu et la préparation d’un attentat terroriste dans un milieu soupçonné d’appartenir à l’extrême droite, avait précisé le parquet fédéral plus tôt dans la journée. Les perquisitions ont été menées dans les communes de Merksem, Zandvliet, Anvers, Deurne, Berchem, Kasterlee et Gand.
A Merksem, dans la Molenlei, les unités spéciales de la police fédérale sont entrées dans l’habitation de Yannick V., un homme de 36 ans, négociant en or et argent, également collectionneurs d’objets militaires et tireur amateur à ses heures perdues. Lors de l’intervention, des coups de feu ont éclaté et l’homme de 36 ans, blessé par des tirs, est décédé.
C’est là que plus de 100 armes ont été trouvées, ainsi qu’une grande quantité de munitions. « Des gilets tactiques, des lunettes de vision nocturne, des lunettes de vision thermique, etc. ont également été trouvés », a détaillé le parquet. « Pendant les autres perquisitions, d’autres armes et munitions ont aussi été trouvées en grandes quantités. Six personnes ont été emmenées pour audition.«
Selon plusieurs médias, Yannick V. aurait été une sorte de « doom prepper », une personne se préparant à l’effondrement de la société, ce qui nécessitait à ses yeux d’accumuler des réserves de nourriture et d’armes.
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L’homme aurait régulièrement exprimé des sympathies avec des idées d’extrême-droite sur les réseaux sociaux et s’y serait défini comme un « citoyen souverain », en référence à un mouvement radical anti-autorités. Dans ses messages, il aurait également exprimé sa volonté de s’auto-exclure de la société et du système. Il aurait également partagé plusieurs théories complotistes, notamment en lien avec la pandémie.
Les principaux suspects figuraient sur la liste des terroristes
Les principaux suspects dans l’enquête sur les préparatifs d’une attaque terroriste et les infractions à la législation sur les armes dans le milieu de l’extrême droite figuraient sur la liste des terroristes de l’Ocam, a déclaré mercredi soir le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne (Open VLD), interrogé au cours de l’émission « Terzake » sur Canvas (VRT).
La Sûreté de l’État et l’Ocam sont depuis longtemps convaincus que l’extrémisme de droite est en progression dans notre pays. Le fait qu’il y a plus de 60 extrémistes de droite sur la liste des terroristes en constitue l’illustration. Cela signifie qu’ils sont considérés comme des extrémistes potentiellement violents. « Ces personnes ont été suivies pendant des mois en toute discrétion », a affirmé M. Van Quickenborne. « Il ne s’agit pas d’un coup de chance. »
Des perquisitions ont eu lieu en plusieurs endroits. À Merksem, une personne a été tuée dans l’opération. « D’après les informations dont je dispose, la police a été la cible de tirs à deux reprises. C’est pourquoi des coups de feu ont été tirés en réplique », a déclaré le ministre.
Le Comité P(olice) est également impliqué dans l’enquête sur cette affaire. « C’est la procédure normale dans l’intérêt de tous, et notamment des policiers en question« , a-t-il ajouté.
Selon le parquet fédéral, plus de 100 armes ont également été trouvées à Merksem. « En principe, une personne figurant sur la liste des terroristes ne peut pas avoir de permis de port d’arme. Il est possible de déroger à ce principe dans le cadre de l’enquête pour ne pas alarmer le suspect et donc ne pas faire échouer l’enquête », a expliqué M. Van Quickenborne.