« On préfère rentrer en Irak »
Marwan, Hamed et d’autres migrants irakiens ont demandé le rapatriement volontaire. L’accueil des Belges a été extraordinaire, mais ils ne voient pas d’avenir dans le pays.
» L’accueil en Belgique a été extraordinaire. On a rencontré des personnes incroyables qui nous ont aidés tous les jours », assure Marwan, un Irakien arrivé en Belgique au début du mois de septembre. « Mais on a décidé de rentrer en Irak. Les conditions de vie ne sont pas celles qu’on avait imaginées en quittant notre pays « .
Dans le petit cercle qui résiste encore au démantèlement des tentes du parc Maximilien, il n’y a pas que Marwan qui a fait ce choix. Hamed également et d’autres qui préfèrent ne pas donner leur nom. Après avoir été hébergés dans différents lieux d’accueil en Belgique où ils ont été secourus par l’élan de générosité de nombreux Belges, ils préfèrent néanmoins faire le choix d’un retour volontaire au pays. « Les délais d’attente pour avoir des papiers sont longs, il n’y a pas vraiment de travail « , explique Marwan, « retrouver une stabilité ici sera très difficile ».
Lorsqu’il a quitté Bagdad, Marwan pensait sincèrement qu’il trouverait tout de suite un travail et qu’il assurerait à ses enfants une éducation meilleure dans un plus grand respect humain. « A Bagdad il n’y a pas d’Etat de droit « , explique-t-il, « mais entre mourir ici loin de ma famille et mourir à Bagdad, je préfère encore mourir en Irak « . Comme pour se convaincre une dernière fois qu’il a fait le bon choix, Marwan montre la photo de ses filles sur son portable. « Ce sont mes filles, je ne peux les laisser seules là bas !« .
Dans la poche, Marwan, Hamed et les autres ont un document qui montre qu’ils ont fait une demande de rapatriement volontaire. A l’Office des Etrangers, la demande a été enregistrée. « Il faudra juste attendre votre tour « , leur a-t-on dit. Il ne reste donc plus qu’à… attendre, mais cette fois pour un trajet dans le sens inverse. « On aura perdu 6000 dollars « , reconnait Hamed, qui avait abandonné son poste de fonctionnaire à Bassora, ville située dans l’extrême sud de l’Irak pour se rendre en Europe, « j’ai raté ma chance, peut-être. J’ai perdu de l’argent certainement. J’ai fait un voyage de 9 jours pour venir jusqu’ici et j’ai l’impression d’avoir vécu 9 ans. Mais je ne regrette rien ».
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