Obligation du port du masque: les experts craignent des règles trop strictes
Les experts de la cellule d’évaluation conseillent vivement de ne pas généraliser l’obligation de porter un masque. Des règles trop strictes – par exemple, le port obligatoire sur une route de campagne déserte – » ne sont pas comprises par la population », déclare le virologue Marc Van Ranst (KULeuven).
La conférence de presse de la gouverneure d’Anvers Cathy Berx (CD&V), mercredi, n’a pas conduit à un assouplissement de l’obligation de porter le masque, à la frustration de certains citoyens anversois, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la ville. L’obligation de port du masque à tout moment et en tout lieu n’est pas saluée partout.
En dehors de la province d’Anvers, des obligations strictes s’appliquent également ici et là. Les autorités d’Ostende, d’Alost et de Deinze, par exemple, ont promulgué une ordonnance pour tous les marcheurs et les cyclistes dans toute l’agglomération. Jeudi, Bruxelles a décidé d’imposer le port du masque si le cap de 50 contaminations pour 100 000 habitants est atteint.
Les experts fédéraux de l’Unité d’évaluation (Celeval), qui conseille le gouvernement sur la politique du coronavirus, appellent désormais « explicitement » les décideurs politiques à reconsidérer une obligation trop stricte. Le groupe d’experts, qui s’est réuni mercredi et était présidé par le virologue Steven Van Gucht, craint que les conséquences négatives ne l’emportent sur les avantages.
« Celeval conseille vivement de parvenir à une meilleure harmonisation des règles concernant l’utilisation des masques « , déclare-t-il. Le groupe se réfère aux conseils donnés le 20 juillet. Il a recommandé une obligation absolue pour les marchés, les rues commerçantes, dans tous les bâtiments publics, et pour toute personne dans un établissement de restauration qui n’est pas assise.
« La répétition explicite de ce conseil provient de la crainte du Celeval d’une application trop stricte de l’obligation de porter un masque lorsque ce n’est pas absolument nécessaire », écrivent les experts. Ils désignent les situations dans lesquelles les personnes sont seules dans la rue, sortent leur chien ou se promènent dans un parc ou une forêt. « Cela peut très rapidement saper le soutien du public aux mesures et même créer une résistance inutile ».
Marc Van Ranst, qui fait également partie de la cellule d’évaluation, indique que l’avis est adressé au ministre de l’Intérieur et aux gouverneurs. « Au début de la crise du coronavirus, il y avait des choses qui n’étaient pas justes. Souvenez-vous, les coiffeurs étaient autorisés à rester ouverts. Cela a été corrigé. C’est ce que nous devons faire maintenant aussi. »
Selon le virologue, les « règles » actuelles ne sont pas comprises. « On porte un masque pour protéger quelqu’un. Quand on doit le porter sur une route de campagne déserte, il devient presque un rituel. Un rituel qui n’est pas sans danger. « Avec des mesures aussi drastiques, vous risquez de perdre tout soutien aux mesures. »
Van Ranst comprend qu’une obligation générale facilite le contrôle. « Mais la facilité d’application ne peut pas toujours être la priorité. »
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