Nouvelle orthographe: en Belgique, les profs de français « invités » à lui donner priorité
Décidée il y a de cela 26 ans, la réforme de l’orthographe de la langue française fera son apparition dès la rentrée prochaine dans les manuels scolaires de l’Hexagone, rapportent jeudi plusieurs médias du pays voisin. En Belgique, les enseignants du français de tous niveaux sont invités, depuis la rentrée scolaire de 2008, à l’enseigner de manière prioritaire.
Un « è » et non un « é » devant une syllabe avec un « e » muet, le « e » du radical devient « è » dans les verbes terminés par « -eler et -eter » quand la syllabe suivante contient un « e » muet, telles sont, exceptions d’application, quelques-unes des principales règles prévues par la nouvelle orthographe. D’autres touchent aussi aux noms et numéraux composés ou encore aux noms empruntés à d’autres langues, sans oublier la rectification de plus d’un millier de mots (ognons, piquenique, bassecour, brûlure,…).
En Belgique, une circulaire datant de 1998 recommandait déjà l’application de cette nouvelle orthographe, exprimant clairement que, « durant une période de durée indéterminée, les deux orthographes auront à cohabiter et seront acceptées ». Les deux versions resteraient donc admises lors des contrôles.
Dix ans plus tard, et après une réunion des organismes de gestion linguistique à Paris fin 2007, le Conseil de la langue française et de la politique linguistique de la Communauté française rassemblait dans une brochure les règles les plus consensuelles à ses yeux parmi toutes les nouvelles de 1990. Dès la rentrée de 2008, les maîtres et maîtresses, sans accent circonflexe, de tous niveaux étaient invités à enseigner prioritairement cette orthographe au cours de français, toujours sans valeur contraignante.
Contacté jeudi par Belga, le cabinet de la ministre de l’Education en Fédération Wallonie-Bruxelles, Joëlle Milquet, a cependant indiqué que « dans le cadre du Pacte d’excellence et de la réforme du programme de français, le groupe de travail ‘français-lecture’ a prévu une séance importante à la fin du mois d’avril sur l’enseignement de la grammaire, du lexique et de l’orthographe ». La réforme sera dès lors à nouveau abordée à cette occasion.