Jean-Yves Huwart
Nethys : « En Wallonie, on n’en finit pas de continuer à toujours faire comme cela… »
Rien ne change décidemment avec Publifin et, plus généralement, la culture particratique wallonne. On continue de tout faire à l’envers.
Rappel : le scandale des administrateurs dans les Comités de secteur, payés sans être présents, avait notamment origine cette fameuse tradition du « fromage » selon laquelle, pour composer un conseil d’administration dans n’importe quelle organisation publique en Belgique francophone, les partis politiques commencent par s’attribuer des sièges au prorata de leur « représentativité » dans le territoire électoral donné. Autrement dit : « autant d’administrateurs pour le PS, autant pour le MR, le CDH, etc. ».
Une fois le décompte réalisé, vient la question, pour chaque parti, du : « Qui va-t-on mettre à ces postes » ? A ce stade, pas d’interrogation sur le projet à mettre en oeuvre, sur la stratégie ou la vision sectorielle. Pas plus sur le casting ou le profil de compétences. « Le chef de la section locale du parti m’a appelé en fin de soirée pour me demander si je voulais en faire partie », avait confié un mandataire local désemparé, expliquant devant la commission parlementaire Publifin comment il s’était retrouvé à siéger au comité de secteur…
On connaît la suite… Cette semaine, donc, on a pu assister à la composition du nouveau conseil d’administration de Nethys.
Devinez quoi ? Les représentants des partis ont commencé par répartir les sièges : 3 sièges pour le PS, 2 pour le MR, 1 pour le CDH, 1 pour Ecolo (sorti entre-temps, à raison, pensons-nous). Il s’est agi ensuite de trouver, pour chaque parti, des candidats parmi les fidèles.
On apprendra sans doute, lors d’une prochaine audition, que ces derniers, désignés entre-temps, ont été appelés à 23h00, par un responsable de parti ou de section, « pour dépanner »… Pas d’appel à candidatures ouvert et transparent pour l’une des plus grandes entreprises de Wallonie, présente sur les secteurs stratégiques de l’énergie et des télécoms. Pas de dépôt d’un projet collectif. Pas de proposition de vision…
Non. Les nouveaux administrateurs de Nethys portent peut-être plus la cravate que leurs prédécesseurs des comités de secteur. Ils veilleront sans doute à être présents plus souvent. Mais pour le reste, aucun changement. Pas de compétences sectorielles spécifiques autour de la table. On navigue à vue. Il n’y a certainement rien d’industriel envisagé dans ce « projet industriel » (sic), pourtant tellement sur-ligné. Car, Mesdames, Messieurs les députés, on a toujours fait comme cela en Wallonie…
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