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Nationalisme wallon de Demotte: Marcourt critique, Happart applaudit

Anthony Planus Journaliste

Les propos de Rudy Demotte sur le nationalisme wallon continuent à faire des remous. Ce vendredi, Jean-Claude Marcourt a rebondi là-dessus pour tacler son chef d’équipe, tandis que José Happart y a vu un changement de discours: « jusqu’ici, Rudy n’avait pour seuls credo que les francophones de Wallonie et Bruxelles et non les Wallons. »

Le vice-président PS du gouvernement wallon Jean-Claude Marcourt a taclé ce vendredi son chef d’équipe Rudy Demotte (PS), disant préférer au nationalisme wallon évoqué par ce dernier en début de semaine une forme de « patriotisme » économique.

Le terme de nationalisme, en Belgique, « est extrêmement connoté négativement », a affirmé M. Marcourt sur les ondes de Bel-RTL. « Le nationalisme, c’est le repli sur soi », résume-t-il, parlant au contraire d’une Wallonie « ouverte sur le monde » – notamment grâce aux diverses immigrations – et engagée dans un processus de construction d’identité.

Le n°2 socialiste du gouvernement wallon, qui se démarque régulièrement de son ministre-président, invite à faire la différence entre identité et identitaire. Au nationalisme, il préfère l’idée d’un patriotisme wallon, « un patriotisme économique » qui serait la « fierté de bien faire les choses ». « Les Wallons font beaucoup mieux les choses qu’ils ne le laissent croire », affirme le ministre de l’Économie.

Rudy Demotte avait suscité bon nombre de réactions en évoquant mardi, en marge de la présentation à la presse des Fêtes de Wallonie, un nationalisme wallon positif, qui consoliderait la Belgique, à l’inverse d’un nationalisme flamand, « venin » pour le pays.

Au micro de Bel-RTL, Jean-Claude Marcourt a par ailleurs confirmé son ambition d’être tête de liste aux prochaines élections régionales, « même si les listes ne sont pas encore bloquées ».

Happart: « Enfin, Rudy a compris »

À l’inverse, le militant wallon de toujours qu’est José Happart s’est réjoui des propos de Demotte: « enfin, Rudy a compris », jubile-t-il dans Le Soir de ce vendredi. « Jusqu’ici, c’était Rudy le communautariste, il n’avait que le mot ‘francophone’ à la bouche, et, ayant étudié à l’Université libre de Bruxelles, n’avait pour seuls credo que les francophones de Wallonie et Bruxelles et non les Wallons. Là, je vois que le discours a changé. »

José Happart est également en accord avec la notion de nationalisme positif évoquée par Rudy Demotte. « Si on se dit nationaliste dans le sens où l’on souhaite présider à son propre destin, gagner son droit à l’autodétermination, je trouve cela positif. J’ai toujours été un autonomiste et ce discours me plaît. Mais si être nationaliste, c’est dire que ce que l’autre fait est mauvais, cela n’a pas de sens. Bart De Wever n’est pas le mauvais, c’est d’abord un autonomiste, comme moi. Pour moi, l’évolution inévitable de la Belgique, c’est la dissolution.

Enfin, le « hérisson » ne croit pas à la théorie du coup de poker politique: « on dit que c’est pour être plus Wallon que Marcourt, mais je suis persuadé du contraire. »

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