Namur, une capitale très rurale
Avec une superficie aussi grande que celle de la Région de Bruxelles-Capitale, la capitale wallonne présente néanmoins un visage très différent. Celui d’une capitale rurale.
Sur le pas de sa porte, Marguerite attend le facteur. » J’attends ce rendez-vous avec impatience « , confie cette grand-mère de 76 ans. La vieille dame est une Namuroise pur jus. » On se sent bien à Namur, mais c’était le cas bien avant qu’elle soit capitale de la Wallonie, affirme-t-elle. Le problème, c’est que les Namurois ne sont pas assez fiers de leur ville comme peuvent l’être les Liégeois, par exemple. Ils devraient l’être davantage. Beaucoup ne connaissent pas l’histoire de leur ville. C’est dommage ! »
Marguerite vit à Erpent, un village formé d’un ensemble de zones résidentielles, dans lequel on trouve aussi de nombreux commerces le long de la N4. L’axe a connu un développement important ces dernières années, à tel point que les autorités communales ont déposé depuis 2016 un moratoire sur les commerces, reconduit jusqu’en 2024 afin de drainer les promoteurs vers le centre-ville. Quand elle pense au développement de la ville, Marguerite en a le tournis. » Il y a des travaux partout. Dans le centre, évidemment, mais aussi dans le reste des villages « , épingle-t-elle. Elle en veut pour preuve le nouveau quartier de 340 logements et de dix hectares prévu sur le plateau d’Erpent. » Si Namur a un tel dynamisme, c’est sans conteste grâce à son bourgmestre. Il a fallu attendre des années pour que la capitale soit reconnue à sa juste valeur. Bien évidemment, tout ce développement en fait râler beaucoup… C’est un peu dans la nature des Namurois. »
Transports en commun
Mais la vie en périphérie n’est pas toujours simple, notamment quand il faut compter sur les transports en commun. » C’est un problème, affirme Marguerite. Surtout à mon âge. S’il faut aller dans le centre, les liaisons ne sont pas si nombreuses, notamment le week-end. A cela s’ajoute la suppression, dans les villages, d’un certain nombre de services comme la poste. Ce n’est pas la faute de la Ville, mais cela renforce parfois le sentiment d’être un peu loin de tout. »
Autre ambiance, celle du piétonnier. François et Justine ont la vingtaine et vivent dans un petit appartement en plein centre-ville. François est employé dans un commerce, Justine travaille dans l’Horeca. Comme Marguerite, ils ont toujours connu Namur. » C’est une ville qui sort lentement de sa léthargie. Il y a de plus en plus d’activités, d’événements, notamment pour les jeunes. C’est devenu un centre très attractif pour un couple comme nous, et ce sera le cas dans le futur avec tous les chantiers en cours « , reconnaît le jeune homme.
Quand on lui parle du dossier du centre commercial, François est plus hésitant : » C’est nécessaire parce qu’une ville comme Namur doit avoir une offre commerciale à la hauteur, mais c’est aussi inquiétant pour les commerces existants. La concurrence est déjà telle, dans le centre, que de nombreux commerces ferment, notamment à cause d’Internet. » Justine, elle, est plus franche : » Cela fera venir du monde en ville, notamment des touristes. Il est temps que Namur ose plus miser sur ce secteur. » Quant à l’avenir, le jeune couple ne sait pas encore s’il continuera de vivre dans la capitale : » C’est vrai que les loyers sont plus chers à Namur que dans les communes voisines. Et avec des enfants, le choix est vite fait pour beaucoup : c’est soit dans les villages à côté, soit plus loin encore, mais alors, on est obligé d’avoir une voiture… «
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