N-VA: comment un génie politique peut être à la fois puissant et impuissant
Né de l’explosion de la Volksunie, il y a vingt ans, le parti de Bart De Wever reste les mains vides. L’éditorial de Yves Lambrix, Het Belang van Limburg, le 11 septembre.
C’était il y a vingt ans. La Volksunie implosait après des désaccords internes sur l’accord du Lambermont autour de la cinquième réforme de l’Etat. A l’issue d’un référendum interne, le groupe Vlaams-Nationaal de Geert Bourgeois et Frieda Brepoels l’emportait, un mois plus tard, le phénix nationaliste flamand renaissait de ses cendres. Les débuts ne furent toutefois guère brillants. […]
En chiffres, la N-VA peut se targuer d’un parcours phénoménal: depuis onze ans, elle est le plus grand parti de Flandre, siège sans interruption depuis dix-sept ans au gouvernement flamand, et a fait partie durant quatre ans du gouvernement fédéral. Sa sortie de la coalition suédoise en 2019 lui a coûté un quart de son électorat. Mais ce n’est jamais qu’une tache sur le blason du président. Parce que Bart De Wever est la N-VA et la N-VA est Bart De Wever, même si Jan Jambon, Ben Weyts, Theo Francken et Zuhal Demir font de leur mieux.
Le hic, c’est que l’apparente toute-puissance de la N-VA contraste de manière frappante avec ses réalisations. Depuis 2010, le parti fait miroiter à la Flandre, d’élection en élection, que le moment doit arriver, et arrivera. Or, ce n’est pas le cas. Ce constat, le parti en est largement responsable. Celui qui part trop souvent du principe qu’il a forcément raison, et qui offense systématiquement au lieu de construire des ponts, s’en revient toujours les mains vides. Le seul réconfort réside dans d’héroïques victoires électorales. Bart De Wever en est bien conscient. Ou comment un génie politique peut être à la fois puissant et impuissant.
Le titre est de la rédaction.
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