Mons et Charleroi manquent de projets immobiliers
Si les maisons jointives font tourner le marché en Hainaut oriental, les appartements neufs souffrent d’une cruelle pénurie.
Que retenir de 2016 ?
Impossible de savoir comment se sont comportées les ventes de biens dans les arrondissements de Mons et de Charleroi puisque les seules statistiques disponibles concernent l’entièreté de la province de Hainaut. Il n’empêche, on peut penser qu’elles sont du même tonneau. Pour la province, le nombre de transactions a glissé de -1,5 % par rapport à 2015. Ce faisant, et entre autres hausses et baisses passagères, l’activité immobilière hennuyère est revenue à son niveau de 2011.
Cela dit, le sentiment des notaires de la région est globalement positif. » L’année dernière a été soutenue, indiquent-ils. Les transactions ont été plus rapides, plus efficaces. » Les prix moyens ont, eux, peu évolué – du moins pour ce qui est du maître achat à Mons et à Charleroi, à savoir la maison jointive. » La stabilité est le signe de la bonne santé du marché, se félicitent-ils. Pour la plupart des candidats acquéreurs, les indicateurs sont dans le vert, ce qui pousse à l’achat. Mais il ne faut pas perdre de vue qu’une partie de la population est laissée sur le côté : celle qui n’a pas les moyens d’économiser, celle dont les situations professionnelles sont précaires. »
Quel est le bien le plus en vogue ?
Le best-seller est et reste donc la maison 2-façades, le plus souvent de type ouvrier. Son prix moyen est de 135 600 euros en 2016, comme en 2015. Et les notaires montois et carolorégiens de préciser qu’il faut plutôt voir dans les hausses ou les baisses de prix constatées çà et là une conséquence directe de la qualité des biens mis en vente. Voire le simple » fruit du hasard « . » Un constat cependant, nuancent-ils, dans les communes réputées plus populaires de Charleroi, les prix ont légèrement baissé. » La faute aux fermetures d’usines à répétition, » qui ont eu un impact plus important sur le marché de ces entités à la population essentiellement ouvrière « .
Les villas n’ont pas la cote – leur prix moyen recule de 5,1 % en 2016, à 251 000 euros. Les seniors sont les premiers à les bouder, rejoints par les plus jeunes quand elles sont vieillottes et mal isolées. » Les villas récentes, elles, se vendent au prix du marché, relativement stable. Mais elles sont réservées à un public plus nanti du fait du coût de la construction « , soulignent les notaires.
Quid du neuf ?
Le nombre de permis de bâtir pour nouveaux logements délivrés en province de Hainaut sur les trois premiers trimestres de 2016 essuie une forte chute : – 19,6 %. Chouchou des promoteurs, c’est l’appartement qui pâtit du manque de projets immobiliers, et donc, d’une forte pression sur les biens existants. » Notre région est avare en immeubles à appartements, acquiescent les notaires. Il faut se replier sur les hypercentres de Mons, Charleroi ou Binche pour en trouver « . Et encore… » La demande est telle qu’elle entraîne une augmentation des prix, de l’ordre de 8,7 % en moyenne, à 132 300 euros. » La hausse se marque surtout à Mons (141 000 euros en moyenne) et à Binche (139 700 euros).
Quelles perspectives pour 2017 ?
» Il est difficile de deviner ce que 2017 nous réserve, commentent les notaires. Nous pouvons simplement espérer que la stabilité des prix, qui a mis du temps à s’installer, perdure encore cette année. »
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