Carte blanche
Mobilité à Bruxelles : arrêtons d’opposer les usagers entre eux (carte blanche)
D’après les chiffres de Bruxelles Environnement, en semaine plus de 370.000 voitures, dont près de 200.000 navetteurs, circulent quotidiennement à Bruxelles seulement pour les déplacements domicile-travail. 50% des Bruxellois, effectuent la majorité de leurs trajets principalement en voiture et se retrouvent coincés près de 80 heures par an dans des embouteillages.
Ce triste tableau a des conséquences économiques importantes. En 2017, on estimait la facture à près de 105 millions rien que pour Bruxelles, et bien entendu cela a également un impact sur l’environnement, la qualité de l’air et donc notre santé.
Et pourtant dans notre Région, capitale de l’Europe, poumon économique de la Belgique avec près de 220.000 emplois de petites et moyennes entreprises, il est primordial que nous puissions nous déplacer avec une fluidité certaine. Malheureusement trop souvent et particulièrement ces derniers temps, poussés par une fièvre, peut-être liée à la crise du coronavirus, nous voyons s’opposer citoyens et politiques adeptes tantôt d’une mobilité dogmatiquement plus douce, tantôt d’une utilisation incontournable de la voiture.
Cessons d’opposer les citoyens entre eux sur la mobilité ! Un cycliste supplémentaire, c’est un automobiliste qui roulera mieux !
Oui, il faut réfléchir à une mobilité d’avenir. Oui, il faut opérer des changements de comportements. Oui, il faut un investissement massif dans le transport public. Et oui, certains citoyens devront toujours pouvoir circuler en voiture dans Bruxelles. Tout cela est concevable, conciliable, et doit se faire sans dogmatisme et avec de la concertation pour un cadre de vie de qualité, durable et suscitant l’adhésion de tous.
Une baisse de 10% des voitures provoquerait une chute de 40% des embouteillages, c’est un premier objectif que nous pouvons atteindre rapidement :
– Privilégions le télétravail quand c’est possible, sans occulter la nécessité de maintenir et entretenir nos liens sociaux, la crise actuelle a bien démontré que c’était faisable.
– Evitons de concentrer tous les déplacements sur un laps de temps très court en accordant de la flexibilité aux travailleurs et pourquoi pas aux écoliers.
– Développons la multimodalité et créons une autorité et un titre de transport unique pour la zone RER.
– Poursuivons le développement des transports publics, dont le métro, afin d’offrir non pas la gratuité mais une offre à la hauteur des attentes des usagers.
– Augmentons l’offre ferroviaire intra-bruxelloise, permettant de se déplacer facilement d’un bout à l’autre de la ville.
– Concertons-nous avec la Wallonie et la Flandre, tout en se laissant la possibilité d’agir rapidement pour l’intérêt des Bruxellois.
Ce n’est qu’en unissant nos forces et en servant l’intérêt général que nous pourrons enfin offrir à chacun, les moyens de se déplacer de manière plus efficace et plus confortable à Bruxelles et dans sa zone métropolitaine.
Par Marc Loewenstein et Jonathan de Patoul, Députés DéFI, membres de la commission mobilité du parlement bruxellois.
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