Migrants: la presse suédoise est plus positive, mais la presse belge bénéficie de plus de confiance
Des recherches menées dans différentes universités belges et suédoises montrent que les journaux suédois accordent moins d’attention aux aspects négatifs lors de leurs reportages sur la crise migratoire. Les journalistes wallons sont également plus positifs que les Flamands.
Quelle influence les médias ont-ils sur notre attitude envers les migrants et les réfugiés ? C’est la question la plus importante du projet IM²MEDIATE. Des chercheurs des universités de Leuven, Louvain-La-Neuve, Bruxelles et Halmstad (Suède) ont participé au projet.
L’équipe IM²MEDIATE, dirigée par Leen D’Haenens (KU Leuven), a comparé 900 articles de journaux belges et suédois dans une analyse de contenus que nos confrères de Knack ont pu consulter en primeur. « Les Suédois sont en tête du Migration Integration Policy Index, la Belgique septième. De plus, les recherches de l’Eurobaromètre montrent que la Suède est le seul pays de l’Union européenne à être majoritairement positif vis-à-vis des migrants hors-UE », explique D’Haenens .
Et il semblerait que les journalistes y écrivent aussi de manière plus positive. La presse suédoise accorde moins d’attention aux réactions politiques négatives que la Belgique, et parle moins des migrants comme une menace pour la prospérité économique et la sécurité nationale. On peut également noter que, dans les journaux suédois, les migrants ont davantage la parole. « La presse belge, on parle davantage des réfugiés qu’avec eux », poursuit D’Haenens.
Les journalistes suédois ne font pas la différence sur tous les critères. Par exemple, ils ne prêtent pas plus d’attention aux success-stories et aux réactions politiques positives, et ils écrivent même moins sur la manière dont les réfugiés s’intègrent après leur arrivée. Mais ils le font quand même plus que les journalistes flamands. Ce sont surtout les journalistes francophones qui, en Belgique, abordent des thématiques plus positives.
Les lecteurs des journaux suédois ne semblent pas être influencés par les reportages les plus positifs. Ils ont plus peur que les Belges d’une attaque terroriste bien que, selon D’Haenens, ce sentiment puisse aussi être dû à l’attaque qui a eu lieu à Stockholm en avril de cette année. Les Suédois croient également plus que les Belges que les réfugiés et les migrants sont une menace pour leur sécurité.
Une des causes possibles du paradoxe entre la presse et le public est la confiance envers les médias, mentionne d’Haenens en se référant à l’enquête réalisée par son équipe. A peine 37,4% des Suédois déclarent faire confiance aux médias (48% pour la télévision publique, 37% pour la télévision privée) contre 57,4% des Belges (71% pour la télévision publique, 48% pour la télévision privée).
Plus d’informations sur le projet IM²MEDIATE via ce lien.
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