Olivier Rogeau

Mathilde, atout du nouveau règne

Olivier Rogeau Journaliste au Vif

Dans son message d’abdication, Albert II n’a pas manqué de citer Mathilde, assurant qu’elle jouissait de toute sa confiance. Princesse au parcours « sans faute », celle qui sera reine des Belges le 21 juillet est réputée énergique et têtue. Le moteur du nouveau couple royal ?

Chaque semaine ou presque depuis des mois, elle a entendu le tam-tam médiatique marteler que son heure est venue, que l’annonce d’une abdication de son beau-père ne saurait tarder, qu’Albert II « n’en peut plus » et discute de son retrait avec Elio Di Rupo. Et l’heure est enfin venue. Ce 21 juillet, Mathilde sera la nouvelle reine des Belges. Un grand bouleversement dans sa vie ? Lors d’un déplacement en Haïti, peu avant son 40e anniversaire fêté le 20 janvier dernier sans cérémonie, elle a avoué son penchant pour la continuité : elle tient à poursuivre, au cours des dix prochaines années, ce qu’elle a entrepris depuis dix ans. En clair, être à l’écoute des personnes vulnérables et des jeunes, mieux comprendre leurs problèmes, et continuer à mettre en valeur le travail des associations humanitaires sur le terrain.

Depuis son adolescence, Mathilde aime les voyages. Avec ou sans le prince Philippe, elle s’est rendue sur tous les continents, de l’Inde, à la Bolivie, du Népal au Guatemala. Néanmoins, les incessants déplacements de son mari à travers le monde, en tant que président de missions économiques, appartiennent désormais au passé. Sur le plan personnel, ce devrait être plus encore la continuité : Philippe et Mathilde ont déjà leurs appartements au château de Laeken, Albert et Paola n’ayant pas souhaité quitter, en 1993, le château du Belvédère qui était leur résidence avant l’accession au trône du frère de Baudouin.

Pas de « paire royale »

Princesse au parcours sans faute, Mathilde a la réputation d’être énergique, voire têtue. Au point, lors de périples lointains, de secouer son entourage gagné par la lassitude. Sera-t-elle l’élément moteur du couple royal, alors que Philippe peine à corriger son profil de prince crispé, même si on l’a dit plus serein et détendu lors de ses derniers déplacements officiels ? Quelles que soient sa force de caractère et l’influence qu’elle a sur son mari, c’est le roi et lui seul qui exerce les pouvoirs que lui attribue la Constitution, répondront les constitutionnalistes. Les reines Fabiola et Paola sont deux femmes dotées du tempérament que l’on connaît, mais c’est Baudouin, puis son frère Albert, et non leurs épouses, qui ont exercé une influence sur la vie nationale et la scène politique.

Les spécialistes de la monarchie belge conviennent qu’il faut distinguer le cas de figure belge du modèle « orange », tant vanté côté flamand ces temps-ci : « Entre Maxima et son époux Willem Alexander, le partage des tâches est plus flou qu’entre Philippe et Mathilde, confirme le chroniqueur royal Patrick Weber. En Belgique, c’est le prince héritier et lui seul qui est appelé à porter la couronne, alors qu’aux Pays-Bas, l’idée d’une  »paire royale » s’est imposée en dix ans. » D’autant que la reine Maxima a une nature extravertie, tandis que Mathilde est d’un naturel plus réservé.

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