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Masters en médecine: la Fédération Wallonie-Bruxelles octroie finalement les 57 habilitations sollicitées

Après plusieurs semaines de négociations et de tensions, le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles est finalement parvenu, ce samedi soir, à un accord sur le dossier des habilitations. Les 57 habilitations sollicitées, donc y compris celles des Masters en médecine de l’UMons et de l’université de Namur, sont accordées mais sont assorties d’une série de mesures complémentaires.

« Afin de rencontrer les objectifs de bonne gestion des deniers publics et de responsabilisation des établissements, une série de mesures complémentaires sont prévues« , a ainsi souligné le gouvernement dans un communiqué.

   Pour les habilitations en sciences médicales, « afin d’éviter un surfinancement du master organisé en co-diplomation entre l’ULB/UMons au détriment des autres formations et d’assurer l’équité entre tous les étudiants en médecine, un coefficient identique sera appliqué à l’ensemble des étudiants« , précise l’exécutif. En d’autres mots, l’UMons ne bénéficiera pas de financement complémentaire pour son master en médecine et les autres facultés de la Fédération ne seront pas définancées.

   Une évaluation de l’opportunité des deux habilitations controversées aura par ailleurs lieu après 5 ans. Elle comportera une étude indépendante chargée d’analyser s’il y a un lien entre la création de masters et l’installation des médecins généralistes dans les zones en pénurie et l’apport de la cohabilitation pour l’accessibilité des étudiants.

   Par ailleurs, l’habilitation relative à un master en médecine en co-diplomation entre l’ULB et l’UMons sera supprimée en cas de rupture de collaboration avec l’hôpital universitaire Erasme ou en cas de demande de la part des autorités académiques de reconnaissance d’un nouvel hôpital universitaire.

   Le gouvernement a en outre prévu de réformer le dispositif d’habilitations, avec notamment le blocage du financement de toute nouvelle habilitation pendant 3 ans, « de façon à responsabiliser les établissements ».

   Enfin, « un moratoire sur les habilitations sera d’application jusqu’à la fin de la législature. Aucune nouvelle offre de formation ne sera autorisée avant la rentrée académique 2025-2026″, l’objectif étant « de sortir d’une dynamique de révision annuelle de l’offre de formation qui pousse à la surenchère. »

   Le dossier des habilitations a mis le gouvernement de la FWB sous forte tension après la menace la semaine dernière du président du PS, Paul Magnette de constituer une majorité alternative avec Les Engagés pour valider les masters en médecine des universités de Mons et de Namur si le MR continuait à s’y opposer.

Magnette et Bouchez saluent l’accord

Les présidents du PS et du MR, Paul Magnette et Georges-Louis Bouchez, ont salué samedi soir l’accord conclu au gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles sur la création de masters en médecine.

Dans ce dossier où les deux hommes se sont opposés frontalement, le premier a mis en avant le développement de l’offre de soins en Hainaut tandis que le second voit dans l’accord le triomphe de la bonne gouvernance.

   « Le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles s’est accordé sur le développement des masters en médecine à l’UMons et à Namur. Une décision importante pour le développement de l’offre de soins dans nos territoires. Un enjeu essentiel pour le PS », a souligné M. Magnette sur Twitter.

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   « L’Université de Mons aura un master en médecine sans financement complémentaire, ni définancement des autres facultés de la Fédération Wallonie-Bruxelles. 450.000 euros économisés. Il y aura un moratoire sur les habilitations dont la procédure d’octroi va être fortement durcie. La bonne gouvernance a triomphé ! », a de son côté affirmé le président des libéraux francophones sur le même réseau social.

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   Un bras de fer opposait les libéraux aux autres partis de la majorité en Communauté française. Depuis le début de février, la majorité PS-MR-Ecolo se déchirait sur la demande de l’UMons et de l’UNamur à pouvoir organiser des masters en médecine. Le PS et Ecolo estimaient que la mesure permettrait de réduire la pénurie de médecins en Wallonie, et de soutenir le développement de la province du Hainaut. La ministre de l’Enseignement supérieur Valérie Glatigny (MR) refusait d’y souscrire. Elle justifiait sa position par des questions budgétaires ainsi qu’en raison du contingentement de médecins qui ne permettra pas demain à la FWB d’avoir plus de diplômés, même avec deux masters supplémentaires.

Autres réactions

Au gouvernement, la ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny (MR) s’est réjouie « de l’aboutissement d’un dossier dans lequel nous avons pu obtenir les trois priorités que nous défendions depuis le début ». Selon la ministre, cet accord garantira « une bonne gestion de l’argent public, le maintien de la qualité de l’enseignement proposé ainsi qu’une refonte du système de l’octroi des habilitations qui était vicié. »

   Le vice-président du gouvernement et ministre du Budget, Frédéric Daerden (PS), a repris une expression qui avait fait le succès de feu son père pour qualifier l’accord trouvé. « Graaaaaand accord sur les habilitations en médecine. C’est positif pour le manque de médecins et l’offre de soins de proximité. Cela renforce également l’accessibilité de l’enseignement supérieur. La différence entre le possible et l’impossible se trouve dans la détermination », a-t-il dit.

   « Soutenir une médecine de proximité est essentiel. C’est ce que j’ai défendu au moment des discussions sur les quotas INAMI pour permettre à plus de médecins d’exercer. C’était également le cas dans ce dossier qui vise la formation », a souligné pour sa part la ministre Ecolo Bénédicte Linard.

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