Marius Gilbert: « On peut reprendre une vie normale »
Marius Gilbert évoque le retour progressif à la vie normale, la vaccination en Belgique et le futur face au Covid.
Tout le monde ou presque s’accorde pour le dire: l’évolution de la situation épidémilogique est positive en Belgique. Tous les indicateurs sont au vert. Pour Marius Gilbert aussi, invité sur le plateau de Jeudi en Prime(RTBF) hier, on peut se réjouir de la manière dont les choses évoluent pour le moment. « Au niveau des hospitalisations, on voit une diminution encore plus marquée ces derniers temps. Tous les signaux sont au vert. Ce qui autorise de pouvoir reprendre une vie normale. Dans le même temps, la vaccination progresse. »
Les décisions prises durant le Codeco de ce jour iront dans le même sens. Marius Gilbert n’y voit pas d’inconvénients majeurs. « Faire évoluer la bulle sociale dans l’espace privé, on peut se le permettre. C’est important car ça touche la vie quotidienne des gens. On a de la marge, et ça nous permet de relâcher les choses. On peut donner une grande respiration à tout le monde et reprendre une vie normale. »
L’expert justifie également la nécessité et l’efficacité des mesures qui ont été prises pendant des mois. « Non, on n’a pas voulu enfermer la population pour rien. Non, ce n’est pas une dictature sanitaire. Il y a eu des solutions qui peuvent nous permettre de reprendre une vie normale, dans l’intérêt de tous. »
Marius Gilbert décrit la situation comme très favorable, à l’aube des départs en vacances. Il est par ailleurs positivement surpris par le rythme de la vaccination actuelle en Belgique. « A la veille des départs en vacances, on peut certainement pousser un ‘ouf’ de soulagement. Mais ça n’a rien de totalement imprévu. Durant l’été, l’effet conjugué de la saisonnalité, avec un développement vaccinal très rapide nous amène vers une situation très favorable. Quand les personnes sont vaccinées, les risques de faire des formes sévères de la maladie sont beaucoup plus faibles », précise-t-il.
Il met toutefois en garde sur le faux sentiment de protection totale, et le développement très rapide des variants. « La vaccination n’est pas une protection totale, elle diminue le risque de faire une infection. Au Royaume-Uni, le variant Delta montre un accroissement de transmissibilité. Il faut rester vigilant quant à nos destinations de voyages ainsi que lors du retour de vacances », dit-il, tout en restant positif. « Nous avons toute une série d’instruments qu’on avait pas avant, avec la vaccination, les tests PCR et antigènes. On avance sur différents fronts en parallèle. »
Attention toutefois, selon Marius Gilbert, à ne pas braquer ses effortsuniquement sur la vaccination: « L’erreur serait de faire une stratégie unique autour du vaccin. Ce serait une prise de risque importante, car on n’est pas à l’abri d’une résistance avec les variants. Ceux qui sont problématiques maintenant ne sont pas les mêmes que ceux dont en parlait en janvier dernier. Il faut anticiper des résurgences locales qui vont sans doute se produire l’hiver prochain. Dans ce cas, il faudra des mesures les plus ciblées et locales possibles. »
Doit-on se préparer à une vaccination répétée chaque année, comme pour les grippes saisonnières ? « Ce n’est pas sûr », pour l’épidémiologiste, qui précise: « Il va falloir suivre ce qu’on appelle l’évasion vaccinale. C’est-à-dire le fait d’être infecté malgré avoir été vacciné. Il y a des interactions entre les vaccins et les variants. Cette proportion d’échappement vaccinal n’est pas la même selon les vaccins, et selon les variants. Il y a des ‘couples’ qui fonctionnent plus, ou moins bien. En fonction de ça, on devra peut être amené à faire des rappels de vaccination, en particulier chez les personnes à risques.
Avant de conclure tout en nuance: « On est passé dans un changement de phase. Le Covid va encore nous ennuyer. Mais pas autant que dans le passé. »
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