Manifestation pour la fin du nucléaire en Belgique le 26 avril prochain à Bruxelles
A l’occasion de la commémoration du 33e anniversaire de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, une manifestation appelant à la fin du nucléaire en Belgique est prévue le vendredi 26 avril prochain, entre 15H00 et 17H00, dans le quartier de la gare du nord à Bruxelles.
La manifestation a été autorisée par la Ville de Bruxelles, a indiqué Olivier Slosse, porte-parole de la police de Bruxelles-Ixelles. La demande d’autorisation est en bonne voie, mais encore en cours, au niveau de la commune de Schaerbeek, a précisé Francis Leboutte, président de l’ASBL « Fin du nucléaire ».
Les manifestants se rassembleront dès 15H00 à la gare du Nord et partiront à 16H00 pour se rendre devant le siège d’Engie-Electrabel. A l’arrivée, ils se coucheront au sol pendant une minute pour évoquer les conséquences d’un accident nucléaire. Le début et la fin de cette action seront signalés par sirène et mégaphone.
Les organisateurs n’ont pas d’estimation à fournir sur le nombre de personnes attendues. Une action similaire sera menée simultanément à Cologne, mais des Allemands sont aussi attendus à Bruxelles.
Cette manifestation est portée par les associations « Fin du nucléaire » et « Réveil Anti-Nucléaire » (RAN), ainsi que par le réalisateur Bouli Lanners. Ces organisateurs soulignent qu’après 33 ans la situation sanitaire des habitants, qui vivent dans un territoire grand comme 5 fois la Belgique, continue de se dégrader du fait de la contamination radioactive, avec plus de 80% des enfants qui sont en mauvaise santé. Ils rapportent, d’après l’évaluation Raisa Misura, pédiatre et directrice de l’hôpital central de Stoline, à 240 km au nord-ouest de Tchernobyl, que 84% des femmes enceintes ont une pathologie et que la naissance d’un enfant en parfaite santé est un évènement rare.
Les organisateurs estiment qu’avec deux réacteurs dont les cuves présentent des milliers de fissures et trois autres ayant plus de 40 ans de fonctionnement, la probabilité d’un accident majeur, comme à Tchernobyl et Fukushima, est loin d’être négligeable. Ils appellent à la fermeture des 5 réacteurs belges les plus dangereux.
Selon ces associations, si le fonctionnement d’un réacteur lui-même ne génère que peu de gaz à effet de serre (GES), la filière nucléaire comporte de nombreuses autres étapes qui nécessitent beaucoup d’énergie d’origine fossile, notamment l’extraction du minerai, le broyage, le raffinage, l’enrichissement de l’uranium… Elles ajoutent que l’industrie nucléaire mondiale consomme annuellement, pour l’enrichissement de l’uranium, 150.000 tonnes de fluor et de chlore, qui peuvent constituer des GES dont le potentiel de réchauffement est beaucoup plus grand que celui du gaz carbonique (CO2). « Contrairement à ce que laissent entendre les ‘nucléaristes’, le nucléaire n’est pas bon pour le climat », sans parler des déchets qui seront une charge pour les générations futures », défend Francis Leboutte. « Le nucléaire produit environ 8 fois plus de GES que l’éolien par unité d’énergie produite. Dans les années ’50, il y avait un besoin de plutonium pour les bombes atomiques et l’idée de faire beaucoup d’argent avec ça. Déjà à l’époque, on savait que c’était très dangereux. D’ailleurs, aucune compagnie d’assurance n’a jamais voulu assurer le risque nucléaire. »