Carte blanche
Madame la ministre Glatigny, la précarité des étudiants ça suffit! (carte blanche)
54,8% des jeunes dans l’enseignement supérieur disent rencontrer des difficultés financières. Des étudiants assistants sociaux demandent que la ministre francophone agisse.
Madame la ministre de l’Enseignement supérieur Valérie Glatigny, nous sommes un grouped’étudiants assistants sociaux namurois et aujourd’hui nous profitons d’un projet que nous menons dans le cadre de notre cursus pour vous interpeller.
On nous apprend dans nos cours que l’assistant social est un acteur qui doit « promouvoir le changement social ». Il s’inscrit en termes de justice sociale pour les personnes, les groupe set les communautés. Pour lui, les droits humains, notamment vivre dignement, sont des principes directeurs de la profession.
Madame la ministre, aujourd’hui nous voulons vous parler de la précarité des étudiants, c’est une problématique que nous vivons au quotidien, de nombreux étudiants sont concernés, nous-même et dans notre entourage.
Le 17 novembre, journée internationale des étudiants, la Fédération des Étudiants Francophones (FEF) s’est nettement mobilisée pour dire stop à la précarité étudiante et pour obtenir de votre part, le refinancement de l’enseignement supérieur.
Dans la même période que cette campagne, notre groupe d’étudiants diffusait un questionnaire sur les réseaux sociaux sur cette problématique. L’analyse des résultats nous a permis de formuler quelques constats et nous souhaitons vous en partager certains: sur les 441 réponses que nous avons reçues, 54,8% des étudiants ont exprimé rencontrer des difficultés financières qui se manifestent dans les items du logement, des frais de transport, de l’alimentation, du prix du minerval et des frais du matériel de cours. Aussi, le questionnaire nous apprend que 61,7% des personnes ont eu recours à une aide financière pour financer leurs études. Alors qu’être étudiant est déjà un travail à temps plein, nousavons appris que 57,9% des personnes interrogées travaillent pour financer leurs études.
Les résultats de notre questionnaire n’ont fait que confirmer les données de la FEF déjà connues sur la question.
Dans son étude de 2017 (1), Maud Baccichet propose 7 indicateurs de pauvreté des étudiants qui se situent sur le choix des études (c.-à-d. le non-accès aux études ou le choix limité de la filière en raison des conditions précaires), la précarité du logement, la santé des étudiants, la précarité du travail étudiant, le risque d’endettement, la prostitution étudiante et les impacts sur l’estime de soi. Nous vous parlons de cette étude car la précarité fragilise les étudiants et constitue un frein à l’accès et à la réussite dans l’enseignement supérieur. C’est une route dangereuse vers la pauvreté. Aucun étudiant ne devrait être laissé sur le côté et vivre de telles difficultés.
Tout cela est d’autant plus interpellant que nous savons que la situation sanitaire n’a fait qu’exacerber les difficultés des étudiants.
Madame la ministre Glatigny, pour cette raison, nous vous demandons un plan et des mesures concrètes , en voici quelques-unes:
– Refinancer l’enseignement supérieur
– Garantir un revenu pour les étudiants qui ont perdu leur job
– Diminuer le prix du minerval
– Augmenter les aides sociales pour les étudiants
– Garantir des transports en commun gratuits pour les jeunes
– Augmenter l’offre de logements
– Intervenir contre les coûts élevés du matériel de cours
Il s’agit de rendre l’enseignement supérieur accessible à toutes et tous et de lutter efficacement contre les inégalités.La précarité étudiante ne s’explique pas qu’à travers les limites du décret paysage. Cette précarité était déjà là avant ce décret et elle sera toujours là après, si vous ne mettez pas ledoigt sur les causes structurelles qui rendent les étudiants vulnérables.
Nous nous rendons bien compte qu’on ne vous apprend pas grand-chose, mais madame la ministre Glatigny, qu’attendez-vous pour agir? En espérant être entendus, soyez à la hauteur des enjeux.
Des étudiants assistants sociaux
(1) Baccichet, M. (2017). La pauvreté des étudia
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