Philippe Close © Belga

Lutte contre le trafic de drogue à Bruxelles: « Nos policiers sont particulièrement motivés »

La police agit sans relâche et avec des résultats face au trafic de drogue, selon le bourgmestre de la Ville de Bruxelles Philippe Close. Ne faudrait-il pas néanmoins créer organe rassemblant une expertise forte en la matière? Plusieurs bourgmestres bruxellois plaident en ce sens.

La zone de police de Bruxelles-Ixelles est particulièrement motivée. Ses équipes ont toujours des propositions pour agir et cela produit des résultats, a affirmé le bourgmestre de la Ville de Bruxelles, Philippe Close, devant le conseil communal. Interrogé par plusieurs conseillers communaux de l’opposition dans le contexte de la recrudescence des faits de violence liés au trafic de drogue dans la capitale, le bourgmestre a notamment évoqué quelques chiffres relatifs à l’année dernière. Selon lui, la zone de police Bruxelles/Ixelles a procédé, dans le cadre d’actions anti-drogue, à 411 arrestations, à 258 mises à la disposition du parquet et à 63 placements sous mandat d’arrêt. Plus près dans le temps, depuis le 11 février dernier, la lutte contre le trafic de drogue sur les seuls hotspots de la Ville a débouché sur six arrestations et cinq mises à la disposition du parquet.

« J’ai tous les jours un briefing avec le commissaire en chef de la zone. Je peux vous dire que nos policiers sont particulièrement motivés et apportent toujours des propositions et solutions pour agir », a ajouté le bourgmestre. Par ailleurs, M. Close a souligné que la zone de police avait recruté quelque cent inspecteurs de plus au cours des dernières années, même s’il en faudrait « sans doute plus ».

La bourgmestre a également précisé avoir proposé à la zone de Bruxelles Midi, et à d’autres, de travailler de la même façon que cela a été fait, avec un magistrat de référence, dans les Marolles. De nombreuses interpellations y ont eu lieu, depuis 2022, année marquante dans la volonté des réseaux de prendre des territoires. Objectif: renforcer la présence policière aux points de vente de stupéfiants, via les « rechercheurs locaux », des patrouilles de proximité et des renforts de patrouilles temporairement inactives ailleurs.

Un « Ocam » de la drogue?

Le bourgmestre d’Ixelles Christos Doulkeridis (Ecolo) plaide, dans Le Soir, pour la création d’un organe rassemblant une expertise forte en matière de drogues, à l’image de l’Organe de coordination pour l’analyse de la menace terroriste (Ocam). Cela alors que les échanges de coups de feu liés au milieu de la drogue se multiplient dans la capitale ces derniers jours. « Je crois qu’il y a un parallélisme à faire: la Belgique a été confrontée au terrorisme et elle ne s’y attendait pas non plus. Elle pensait que c’était un phénomène qui n’existait pas. Elle a été complètement surprise », illustre-t-il, rejoint dans son propos par les bourgmestres de Saint-Gilles, Jean Spinette (PS), et d’Anderlecht, Fabrice Cumps (PS).

« Aujourd’hui, quand on interroge les différents acteurs, ils vont nous donner le point de vue de l’institution dans laquelle ils se trouvent », constate le maïeur d’Ixelles, qui reconnaît l’existence d’une certaine coordination, mais regrette l’absence d’une expertise qualitative et globale sur la question des stupéfiants. Le champ d’expertise de cet organe devrait également s’étendre aux armes, présentes en nombre en Belgique. Quant à savoir si la Belgique dispose aujourd’hui d’un grand plan national pour lutter contre la drogue, la réponse des trois bourgmestres est limpide : non.

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